Une motion a été voté
La Suisse se dirige vers une interdiction des puffs

Les cigarettes électroniques à usage unique, ou «puffs», pourraient être interdites à la vente en Suisse. Le Conseil national a soutenu mercredi par 122 voix contre 63 une motion de Christophe Clivaz (Vert-e-s/VS) en ce sens.
Publié: 12.06.2024 à 18:58 heures
Les jeunes sont particulièrement attirés par les puffs, colorés et aromatisés (archives).
Photo: Tolga Akmen
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ATS Agence télégraphique suisse

La Suisse pourrait bientôt interdire les puffs. Une motion de Christophe Clivaz (Vert-e-s/VS) a été votée en ce sens ce mercredi, 122 voix contre 63 au Conseil national. Les adolescents et les pré-adolescents sont particulièrement attirés par ces produits colorés et aux multiples arômes. Ces puffs sont présents sur le marché suisse depuis 2020.

Selon une étude de l'université de Lausanne et de Promotion santé Valais, 59% des jeunes de 14 à 25 ans en ont déjà consommé et 12% en consomment fréquemment, y compris 9% des 14-17 ans. La tendance à la consommation est à la hausse, a rappelé le Valaisan.

Encore plus dangereux que la nicotine

Ces cigarettes électroniques peuvent contenir, sans contrôle, des quantités élevées de nicotine, surpassant même parfois le seuil légal de 20 mg/ml, quantité correspondant à plusieurs centaines de bouffées de cigarettes conventionnelles, soit plus d'un paquet, a souligné l'écologiste.

Par ailleurs, elles contiennent de la nicotine sous forme de sel de nicotine. Celui-ci n'est pas plus dangereux que la nicotine, mais plus addictif. Ce qui inquiète les milieux de la prévention du tabagisme. Sans parler de leur impact écologique problématique vu qu'elles finissent à la poubelle ou dans la nature alors qu'elles contiennent notamment des métaux lourds.

La santé avant l'économie

Le Conseil fédéral reconnait le problème. Depuis le dépôt de la motion, la situation a évolué. Pour la ministre de la santé, Elisabeth Baume-Schneider, une interdiction serait toutefois prématurée. «Il faut voir les différentes prises de position.» Dans sa réponse écrite, le Conseil fédéral rappelait notamment que l'UE ne connait pas d'interdiction de ces produits. Une interdiction créerait donc une nouvelle entrave technique au commerce.

Christophe Clivaz a contré l'argument d'une non-interdiction dans l'UE. Et de préciser que la France, la Belgique et l'Allemagne interdisent déjà ces produits. La vente est également interdite au Royaume-Uni, en Australie et en Nouvelle-Zélande. Une interdiction de ces produits en Suisse toucherait également leur importation. Christophe Clivaz a appelé à «privilégier la santé de notre jeunesse plutôt que l'économie chinoise». Il a convaincu largement au-delà de ses rangs. Seule l'UDC s'est majoritairement opposée au texte.

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