Octobre 2017. Ety Fuhrmann ne se sent pas très bien. Au début, la quadragénaire ne pense pas qu'il puisse s'agir de quelque chose de grave. «Je suis partie du principe qu'il s'agissait d'un rhume. Je toussais, j'avais des maux de tête et de la fièvre», se souvient-elle. Mais le rhume ne disparaît pas et son état ne cesse de s'aggraver. Son mari Mike parvient à la convaincre de consulter un médecin, mais, au début, celui-ci ne voit pas non plus la gravité de la maladie et se contente de prescrire des antibiotiques.
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Son état son détériore les jours qui suivent. «Je ne pouvais presque plus parler, car je manquais d'air», se souvient la Zurichoise, qui se rend à l'hôpital de son lieu de résidence, à une vingtaine de kilomètres du centre-ville. Les médecins retirent 1,5 litre d'eau des poumons de cette mère de deux enfants, mais peu de temps après, ses voies respiratoires sont à nouveau engorgées.
«La situation devenait de plus en plus tendue», se souvient-elle. Lors d'un scanner, plus précisément d'une radiographie de son torse, les médecins remarquent immédiatement des taches noires sur le poumon gauche d'Ety. Après une biopsie, le diagnostic tombe comme un immense choc: «On m'a annoncé que j'avais un cancer de stade 4. Les médecins m'ont donné au maximum six mois à vivre.»
Un monde qui s'effondre
Pour Ety, le monde s'effondre. «J'étais sans voix. Sur le moment, je n'ai pas pu répondre correctement aux questions de l'oncologue. Le choc était trop intense.»
Passé le choc initial, une chose est claire pour elle: malgré le diagnostic bouleversant, il est exclu d'abandonner. «J'ai deux enfants et ils ont besoin de moi. J'ai donc tout fait pour retrouver la santé.» Ety change son alimentation, suit différentes thérapies alternatives à base de plantes et, bien évidemment, la chimiothérapie prescrite par les médecins. «Pendant toute cette période, j'ai toujours essayé de rester aussi positive que possible.»
Malgré ses efforts pour rester combattive, Ety traverse une période extrêmement difficile. «Une telle chimiothérapie épuise toutes vos forces», se souvient la Zurichoise. Mais le traitement produit des effets inespérés. «J'ai passé un nouveau scanner et une IRM. Je n'oublierai jamais la façon dont l'oncologue m'a regardée et m'a demandé: 'Qu'avez-vous fait?' Car les cellules cancéreuses sur les poumons avaient soudainement disparu.»
Chaque jour est un cadeau
Aujourd'hui encore, les médecins ne parviennent pas à expliquer ce changement surprenant. «J'ai ressenti une immense gratitude à ce moment-là», se souvient Ety. Les craintes des mois précédents se sont comme évaporées d'une seconde à l'autre. «C'était un moment vraiment formidable.»
Malgré ce qui précède, le cancer rode encore. «Jusqu'à présent, il est revenu et reparti trois fois à un autre endroit. Cette maladie m'accompagnera probablement toute ma vie», devine-t-elle. Mais grâce aux médicaments, la situation est actuellement très bien maîtrisée et Ety peut à nouveau vivre sa vie. «Je me sens très, très bien.» Désormais, chaque jour est un cadeau. «Je suis déjà là depuis six ans, alors qu'on m'avait donné six mois.»
La maladie l'a transformée, insiste Ety. «J'apprécie davantage ma vie et je suis devenue une personne beaucoup plus positive. Je suis convaincue que l'on trouve toujours un chemin», philosophe-t-elle. Pour partager son expérience, Ety Fuhrmann retrace désormais son expérience dans un livre autobiographique («Meine Beste Freundin Krebs», paru en allemand).
Un couple qui a souffert
Le livre ne manque évidemment pas de mentionner sa famille. «Cela a sans doute été plus difficile pour mon mari que pour moi-même. Je pouvais mieux accepter la situation», affirme Ety. Il voulait l'aider pour tout et avait fait de nombreuses recherches sur le cancer et son traitement. Mais elle bloquait souvent. «Je l'ai souvent négligé à cause de la maladie et notre mariage en a aussi beaucoup souffert.» Grâce à des discussions intensives, le couple toutefois pu résoudre ses problèmes.
Même si Ety Fuhrmann n'a plus de tumeur depuis un an et demi, le cancer peut revenir. Elle le sait, mais la reconnaissance demeure. «J'ai gagné tellement de temps avec mes enfants et mon mari. Cela me rend tout simplement heureuse.»