Dans l’ancien quartier industriel de la ville de Zurich, entre un supermarché et un centre de recrutement se trouve la clinique FIV OVA, l’une des sept banques de sperme de Suisse. Une centaine de couples y suivent un traitement pour devenir parents par insémination artificielle.
Leur nombre est certainement sur le point d’augmenter. Si la Suisse dit Oui au «mariage pour tous» le 26 septembre, le don de sperme pour les couples de lesbiennes mariées sera légalisé.
A ce sujet
Les donneurs globalement ouverts à l’idée
La clinique de fertilité de Zurich se prépare déjà au changement de loi. «Depuis deux ans, j’aborde systématiquement le sujet lors du premier entretien avec les donneurs potentiels de sperme», explique Peter Fehr, directeur médical de la clinique.
Il tenait à tâter le terrain et savoir si les donneurs de sperme étaient d’accord pour que leur sperme soit donné à des couples tant hétéro- qu’homosexuels. «La plupart des hommes interrogés me disent qu’ils feraient également des dons à des couples lesbiens», explique-t-il.
Certains couple l’ont déjà contacté. Intéressées par le don de sperme, les partenaires souhaitaient avoir une discussion préliminaire. Pour le moment, si l’une des femmes du couple désire procréer, elle doit se rendre dans une clinique à l’étranger ou faire appel à un donneur de sperme à titre privé.
La demande de don de sperme augmente
Le centre Fertisuisse d’Olten se prépare lui aussi. «Nous sommes à la recherche de nouveaux donneurs et sommes particulièrement heureux de chaque demande», déclare Anna Raggi, médecin et membre du conseil d’administration de la Société suisse de médecine de la reproduction. «La demande de dons de sperme sera élevée», prédit-elle.
Les banques du sperme estiment qu’elles seront en mesure de répondre à la demande croissante avec les structures existantes. Anna Raggi s’attend néanmoins à ce que la clinique d’Olten doive doubler le nombre de donateur, soit de 20 à 40 personnes.
Il reste que de nombreux couples lesbiens opteront toujours pour une solution privée, notamment pour des raisons de coûts, ou iront à l’étranger en raison de lois plus libérales en la matière, par exemple dans le choix du donneur. La médecin estime néanmoins qu’une majorité d’entre elles opteront pour le don de sperme enregistré en Suisse, en raison de la meilleure protection juridique qui l’accompagne.
Le nombre d'enfants conçus en Suisse grâce à un don de sperme enregistré est faible: 108 naissances l'année dernière, selon les chiffres de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). Il peut s'agir de naissances simples ou multiples. Il n'existe pas de statistiques sur les enfants conçus grâce à des dons de sperme privés ou effectués à l'étranger.
En Suisse, le don de sperme anonyme est interdit depuis 2001. L'enfant a le droit de connaître l'identité du donneur à partir de son 18e anniversaire. En 2020, un seul enfant a demandé ces informations à la Confédération. Toutefois, ce nombre est susceptible d'augmenter au cours des prochaines années, à mesure que les enfants nés après la modification de la loi atteignent leur majorité.
Près de 777 hommes se sont rendus disponibles pour un don de sperme au cours des 20 dernières années. L'année dernière, il y a eu un seul nouveau donateur. (lha)
Le nombre d'enfants conçus en Suisse grâce à un don de sperme enregistré est faible: 108 naissances l'année dernière, selon les chiffres de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). Il peut s'agir de naissances simples ou multiples. Il n'existe pas de statistiques sur les enfants conçus grâce à des dons de sperme privés ou effectués à l'étranger.
En Suisse, le don de sperme anonyme est interdit depuis 2001. L'enfant a le droit de connaître l'identité du donneur à partir de son 18e anniversaire. En 2020, un seul enfant a demandé ces informations à la Confédération. Toutefois, ce nombre est susceptible d'augmenter au cours des prochaines années, à mesure que les enfants nés après la modification de la loi atteignent leur majorité.
Près de 777 hommes se sont rendus disponibles pour un don de sperme au cours des 20 dernières années. L'année dernière, il y a eu un seul nouveau donateur. (lha)
De nouvelles questions apparaissent
Les banques de sperme en Suisse sont petites car le recrutement de nouveaux donneurs est coûteux. Seuls ceux qui sont en bonne santé et dont la qualité du sperme est irréprochable sont acceptés. La loi stipule également qu’un maximum de huit enfants peuvent être conçus par donneur et que les échantillons doivent être détruits après cinq ans.
Actuellement, les couples ne sont pas autorisés à choisir le père biologique. Le donneur de sperme choisi est celui dont l’apparence et le groupe sanguin sont le plus proches possibles du père légal.
L’ouverture du don de sperme aux couples lesbiens soulève la question la question de la réglementation future de cette pratique. Les couples de femmes seront-ils autorisés à choisir un donneur? Quels critères seront utilisés pour sélectionner le père biologique?
Les avis divergent. Selon Peter Fehr, les couples lesbiens devraient pouvoir choisir. Pour Anna Raggi en revanche, cela créerait une inégalité avec les couples hétérosexuels.
Mise en œuvre dès que possible
Du côté des donneurs, la question se pose de savoir s’ils peuvent ou non choisir de mettre leur sperme à disposition des couples homosexuels. «C’est une question que nous devons clarifier», reconnaît Anna Raggi. Les donneurs de sperme sont cependant déjà informés que leur don pourrait être accordé à des couples lesbiens dans un avenir proche.
Peter Fehr part du principe qu’un nouveau contrat devra être conclu avec les donateurs existants. «Nous ferons tout notre possible pour mettre en œuvre le changement de loi le plus rapidement possible», déclare-t-il.