Monsieur Bäumle, le PLR souhaite lever l'interdiction des centrales nucléaires en Suisse, et ce, dans le cadre de la loi sur le développement rapide des énergies renouvelables.
Le poker nucléaire continue! Une initiative populaire est certes en cours. Elle pourrait permettre la reconstruction de nouvelles centrales nucléaires. Mais le PLR ne veut pas attendre le verdict. Il tente, d'une part, d'annuler le droit de recours des associations, et d'autre part, d'inscrire le plus rapidement possible l'autorisation de nouvelles centrales nucléaires dans la loi. Et c'est ainsi que l'on contourne les décisions populaires!
Une insinuation!
Je ne fais que retracer les faits. Si une seule des deux propositions obtient la majorité, le projet d'accélération est pour ainsi dire mort. Ce ne sont pas tant les associations, mais bien souvent les particuliers qui s'opposent aux éoliennes. Si l'interdiction de construire de nouvelles centrales nucléaires devait être annulée, tous les partis, à l'exception du PLR et de l'UDC, s'y opposeraient. Car cela équivaudrait à tuer le développement des énergies renouvelables.
Est-ce là l'intention du PLR?
Je ne comprends pas leurs motifs. En commission, l'UDC a échoué avec des propositions similaires, alors représenter un tel sujet n'a pour moi aucun sens. Cela n'aurait pas eu lieu avec Petra Gössi, ni son prédécesseur Philipp Müller.
Le cours écologique du PLR est-il de l'histoire ancienne avec Thierry Burkart?
J'ai toujours dit que le léger verdissement du parti sous Petra Gössi n'était pas durable. Avec une nouvelle présidence, le PLR retourne à son ancienne ligne de conduite.
Burkart s'intéresse tout de même à la sécurité de l'approvisionnement!
C'est de la poudre aux yeux! Même si nous rendons possible juridiquement la construction de nouvelles centrales nucléaires, l'approvisionnement en électricité restera un défi en hiver. Si l'on commençait demain à construire une nouvelle centrale nucléaire, elle ne serait pas prête avant 2045, en plus de faire diminuer les installations solaires et éoliennes.
Pourquoi le PLR voudrait-il cela?
Je ne sais pas, ils souhaitent peut-être satisfaire quelques sponsors.
Des sponsors?
Malgré nos nouvelles règles de transparence, il est souvent difficile de savoir exactement qui donne à qui. Tant que l'argent passe par des associations comme les «Amis du PVL», personne ne sait qui sont les véritables donateurs. Je ne pense pas que de telles dissimulations soient dans l'esprit de la loi.
Le PVL a également un sponsor important. Il dit à votre parti ce qu'il faut faire.
Aucun sponsor ne nous dit ce qu'il faut faire, je tiens à le souligner ici! Mais dans notre parti, nous saluons le fait que Georges Kern, par exemple, s'identifie publiquement à nous et n'ait pas peur de dire ce qu'il pense.
Vous savez où je veux en venir. Votre principal bailleur de fonds, l'entrepreneur horloger Kern, prescrit à votre parti une fusion avec le Centre.
Monsieur Kern a suggéré cela. Je ne vois pas l'avantage d'une fusion, mais je suis d'accord avec lui pour dire qu'une collaboration plus étroite sur le fond apporterait des avantages aux deux partis. Je saluerai même une collaboration institutionnalisée.
Donc un groupe parlementaire commun?
Je n'irai pas jusque-là. Il peut s'agir d'une communauté de fraction, d'une alliance ayant pour objectif de renforcer le centre politique, jusqu'au Conseil fédéral.
Au Conseil fédéral?
Après cette volte-face du PLR, il est encore plus important que le deuxième siège des radicaux au Conseil fédéral aille au Centre. En d'autres termes, les Vert'libéraux devraient contribuer à ce que le parti du centre obtienne le siège lors de la prochaine vacance du PLR. Car l'objectif prioritaire doit être que la stratégie énergétique soit maintenue au Conseil fédéral.
Vous venez d'enterrer les ambitions des PVL pour le Conseil fédéral?
Restons réalistes: actuellement, nous n'avons guère droit à un conseiller fédéral. Mais si le centre politique disposait d'un deuxième siège au Conseil fédéral, celui-ci pourrait se déplacer, de sorte que les Vert'libéraux l'occuperaient dans quelques années, pour autant que nous soyons alors suffisamment forts. Ma réponse est donc la suivante: oui, nous voulons entrer au Conseil fédéral. Notre stratégie n'est toutefois pas de nous présenter dans des situations de départ désespérées, mais de forger des alliances afin que nos préoccupations soient avant tout représentées au Conseil fédéral.