Vous étiez bizarrement occupé(e) à travailler, à étudier ou à vous occuper de votre marmaille ce matin? Alors qu'il y avait une élection au Conseil fédéral?
Notre suivi de la journée
Vous devriez avoir honte, mais on vous pardonne. Voici un récap' de ces moments tout sauf tendus. Et si vraiment ce n'est pas suffisant, vous pouvez aussi revivre cette première partie de journée en relisant notre suivi en direct.
Beat Jans remplace Alain Berset
Seul moment de tension — toute relative — de ce mercredi matin. Il a fallu trois tours à l'Assemblée fédérale pour choisir un successeur au socialiste fribourgeois Alain Berset, démissionnaire.
C'est le conseiller d'État de Bâle-Ville Beat Jans qui accède au Conseil fédéral. Son jeune colistier socialiste grison Jon Pult a été très vite distancé.
Frustrée par leurs profils «très à gauche», l'Union démocratique du centre (UDC) a probablement voulu montrer les dents en votant, deux tours durant, pour Daniel Jositsch, plus à droite que ses deux camarades. Le Zurichois n'était pas officiellement candidat.
À lire sur le sujet
Les Vert-e-s se fâchent tout rouge contre les socialistes
Trahison! Les Vert-e-s sont en colère! Les socialistes n'ont pas soutenu Gerhard Andrey, l'écologiste qui voulait devenir calife à la place de Cassis. Ignazio de son prénom, mais l'écrire avant son nom de famille aurait cassé la dynamique de la phrase précédente.
Un quart de l'électorat (celui des Vert-e-s et des Vert'libéraux) n'est donc pas représenté au Conseil fédéral, pestent... les Vert-e-s et les Vert'libéraux. Les Vert-e-s dénoncent le «cartel au pouvoir qui se tient les coudes». En clair, selon cette lecture, les socialistes ont eu peur pour leurs candidats Beat Jans et Jon Pult et n'ont pas soutenu Gerhard Andrey pour ne pas froisser les autres partis gouvernementaux, de centre-droit et de droite.
Pour se venger, une partie des Vert-e-s a probablement (les bulletins jetés dans l'urne sont secrets) choisi de ne pas voter pour les candidats socialistes lors du premier tour pour la succession d'Alain Berset (socialiste lui aussi). Sanguine, la politique suisse.
Les six autres restent en poste
Les six autres Sages restent en poste. Le Vaudois Guy Parmelin (UDC) a été le mieux réélu, avec 215 voix. Le plus faible score est signé par la Jurassienne Elisabeth Baume-Schneider (PS), avec 151 voix. Critiquée pour sa politique en matière d'asile par l'UDC, elle a sans doute perdu des voix à droite.
L'ex-chancelier est un vrai stand-uppeur
Ce 13 décembre, l'Assemblée fédérale élisait un successeur au chancelier de la Confédération, Walter Thurnherr, démissionnaire. Le centriste dirigeait l'administration fédérale depuis 2016.
Vous ne le savez sûrement pas, mais l'Argovien est un vrai stand-uppeur, connu (moins que Beyoncé, quand même) pour son humour décapant, comme l'a souligné le président du Conseil national Eric Nussbaumer, socialiste. Lorsqu'il est monté à la tribune pour faire ses adieux, Walter Thurnherr a provoqué bien des rires.
Par exemple, au moment de remercier sa femme et ses enfants pour leur soutien. «Lorsque mon fils avait 7 ans, il a expliqué fièrement pendant un repas qu'il voulait travailler sur les chantiers avec une pelleteuse. Je lui ai demandé s'il savait ce que je faisais. Il m'a dit: 'Oui, papa, tu es téléphoniste.»
Après 13h, alors que la journée avait perdu de tout son intérêt, Viktor Rossi est élu nouveau chancelier de la Confédération. Au second tour, le Vert'libéral, ancien vice-chancelier, a obtenu 135 voix, contre 103 pour l'UDC Gabriel Lüchinger. Les Vert'libéraux accèdent à la fonction pour la première fois. L'UDC devra attendre son tour.