Le PS a fait face à un dilemme. Les camarades auraient bien voulu faire imploser la majorité de droite (UDC/PLR) au gouvernement national. Une chance se présentait ce mercredi, journée d'élections au Conseil fédéral. Concrètement, le Parti socialiste souhaitait soutenir à fond les ballons le candidat vert, Gerhard Andrey, avant d'annoncer officiellement ce mercredi matin que cela ne serait finalement pas le cas.
Avec cette candidature, les Vert-e-s visaient le siège du ministre des Affaires étrangères PLR Ignazio Cassis. Ce dernier suscite le scepticisme au Parlement alors que, dans les sondages, sa cote de popularité est également faible. Mais il a finalement été conforté dans ses fonctions avec 167 voix.
Le PS craint un retour de bâton
Dans ce contexte, le PS aurait bien voulu scier la branche sur laquelle le conseiller fédéral est assis. Cependant, il est encore plus important pour le parti à la rose de ne pas mettre en danger ses deux propres sièges au Conseil fédéral.
Et pour cause, le siège de Cassis s'est décidé dès le deuxième tour (l'ordre étant déterminé par l'ancienneté dans le collège). Si les socialistes avaient attaqué frontalement le Tessinois, ils risqueraient d'en récolter les frais lors des sixième et septième tours du scrutin, c'est-à-dire les deux derniers, portant sur les sièges des socialistes.
La majorité de droite au Parlement auraient alors pu leur imposer un candidat bourgeois, ou pire encore: le conseiller aux États socialiste Daniel Jositsch, désormais mal-aimé au sein de son propre groupe parlementaire.
Le Zurichois est mal vu par son propre camp depuis qu'il n'a pas voulu se mettre en retrait lors de l'élection pour la succession de la conseillère fédérale PS Simonetta Sommaruga en 2022. Le parti ne lui a toujours pas pardonné de ne pas avoir clairement déclaré qu'il renonçait à l'élection.
Choisir entre la peste et le choléra
Toujours est-il que le PS a été le seul groupe à inviter le candidat vert Gerhard Andrey à l'audition précédent les élections. Que pouvait-il faire d'autre pour ne pas froisser son partenaire d'alliance de gauche?
Après de longues réflexions, les socialistes ont donc finalement annoncé mercredi qu'ils ne soutiendront pas les Vert-e-s. Mais au fond, ils savent pertinemment qu'ils n'ont le choix entre la peste et le choléra. Rappelons d'ailleurs que les élections du jour se jouent à bulletin secret. Une possibilité qui laisse un infime suspens jusqu'au bout.