Éviter de serrer la main, porter un masque dans les transports publics et garder ses distances: ces pratiques que l’on avait presque oubliées font leur retour. En effet, le nombre de cas de Covid s’envole en Suisse. De nombreuses personnes évitent de se rendre dans les bureaux ou dans les salles de classe.
Au début du mois déjà, le médecin cantonal en chef Rudolf Hauri craignait une nette augmentation des chiffres en novembre. «C’est le début d’une petite vague. Dans les hôpitaux, nous entendons dire que davantage de personnes sont à nouveau admises avec ou à cause de coronavirus. Il y a également de nouveau des cas dans les services de soins intensifs, mais il s’agit en général de personnes ayant des antécédents médicaux.»
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Par ailleurs, les hôpitaux s’attendent également à une augmentation des malades d’autres virus. L’Office fédéral de la santé publique (OFSP) l’a confirmé mardi, interrogé par le «St. Galler Tagblatt». Lors des consultations médicales, c’est actuellement le Covid qui est le plus souvent détecté. Viennent ensuite les rhinovirus et autres virus respiratoires. L’OFSP constate ainsi «que c’est en premier lieu la vague épidémique de Covid-19 qui augmente».
Des valeurs presque aussi élevées que lors des vagues précédentes
La charge virale de Covid dans les eaux usées est élevée. C’est ce que montre le monitoring de l’Institut Eawag qui recherche des traces de virus SARS-CoV-2 dans 14 stations d’épuration de Suisse et, depuis un an, des virus de la grippe. «Sur les quatre sites d’Altenrhein, Coire, Laupen et Zurich, nous constatons une augmentation qui semble soudaine, d’un facteur 2 à 5 selon le lieu», rapporte Christoph Ort de l’institut au «St. Galler Tagblatt»:
D’après les données les plus récentes, pour la période du 5 au 7 novembre, les valeurs dans les eaux usées sont désormais presque aussi élevées que lors des vagues précédentes, à l’exception de la deuxième vague due au variant Omicron, qui a représenté un pic, précise Christoph Ort.
Selon les données de l’OFSP, le sous-variant le plus fréquent est actuellement XBB. Les variants Eris et Pirola sont également présents. «Eris est en constante évolution», explique le chercheur Richard Neher de l’université de Bâle. Tout comme Pirola, ou BA.2.86, mais qui reste encore rare dans la plupart des régions du monde. «BA.2.86 pourrait toutefois devenir le variant dominant au cours de l’hiver», prévient l’expert. Pour autant, cette tendance n’offre que peu d’informations sur les symptômes que le variant provoque.
Et qu’en est-il de la grippe?
Selon Stefan Kuster, médecin-chef en infectiologie à l’hôpital cantonal de Saint-Gall, la situation dans les hôpitaux n’est pas comparable à celle du début de la pandémie. «En ce qui concerne les hospitalisations, on constate que la grande majorité des personnes sont légèrement malades.»
Contrairement au Covid-19, l’épidémie de grippe saisonnière n’a pas encore commencé. Elle devrait contribuer à faire grimper le nombre d’arrêts maladie dans les entreprises suisses.
Rudolf Hauri a déjà recommandé début novembre d’appliquer des mesures simples: «C’est le bon moment pour porter un masque. C’est maintenant, au début de la saison virale, qu’il aura l’impact le plus important.» Une fois que le grand public est infecté, il devient moins utile. Le médecin cantonal en chef recommande le port du masque en particulier à l’intérieur et lors de rassemblements de personnes.