Épuisé, démotivé, grognon. L'humeur de beaucoup d'entre nous n'est pas au beau fixe en ce début d'année. Et pourtant, l'année vient à peine de commencer. Qu'est-ce qui se cache derrière cela? Est-ce normal? Est-ce la faute du temps?
«Le mois de janvier est une période difficile sur le plan psychique. La 'dépression saisonnière' a son heure de gloire, comme l'a montré la science», explique à Blick Andreas Maercker, chef de service au centre psychothérapeutique de l'institut de psychologie de l'université de Zurich. Aussi connu sous le nom de blues hivernal.
Une hormone en particulier nous met de mauvaise humeur
Les déclencheurs de cette déprime sont notamment les journées courtes en hiver et le manque de lumière du soleil. Cela pèse sur le moral. Notre système de motivation et notre système hormonal sont déséquilibrés.
«Notre équilibre motivationnel entre les frustrations et les sensations fortes est perturbé, car de nombreuses expériences agréables nécessitent de la luminosité. L'hormone mélatonine est davantage sécrétée dans l'obscurité, ce qui nous rend plus somnolents», explique Andreas Maercker.
Les nouvelles du monde entier peuvent également influencer l'humeur. La guerre en Ukraine, la guerre de Gaza, l'attentat sur le marché de Noël de Magdebourg ou plus récemment l'agresseur au couteau d'Aschaffenburg, peuvent troubler négativement notre perception.
Les hommes et les personnes âgées sont les plus touchées
Et cette déprime de janvier se propage. Non seulement on est soi-même de mauvaise humeur, mais on se comporte également de manière grincheuse. Conséquence: les autres le ressentent. Ceux qui étaient jusqu'à présent joyeux, peuvent voir leur journée gâchée. Les hommes, en particulier, déchargent leur déprime de janvier sur les autres. Important: la déprime de janvier ne signifie pas que l'on est tout le temps de mauvaise humeur.
«Parmi tous les types d'humeur dépressive, il peut y avoir des personnes chez qui il y a une alternance rapide entre un profond abattement et la normalité ou même une légère hausse de l'humeur. On appelle cela 'rapid cycling affectivity'», explique le professeur de psychologie. Cela signifie: un changement rapide d'émotions. Ce phénomène est plus souvent observé chez les personnes âgées de plus de 65 ans.
«Sortir à l'air frais, rencontrer d'autres personnes»
Pour éviter d'en arriver là, il existe quelques possibilités de se sortir de cette baisse de moral. Andreas Maercker, qui cherche actuellement des participants pour une étude sur les traumatismes menée par l'université de Zurich, s'est confié à Blick: «Sortir à l'air frais, rencontrer d'autres personnes ou peut-être acheter une lampe à lumière du jour.»
Ce qui peut aussi aider: réfléchir à soi-même et reconnaître lorsqu'une baisse de moral s'empare de soi. «Si l'on se dit: 'Ah, voilà une nouvelle déprime', le fait de la nommer aide souvent à éviter les complications.»
Et si la déprime de janvier persiste ou s'aggrave, une aide professionnelle peut également être la meilleure solution. Car, le blues hivernal peut aussi se transformer en véritable dépression.