Oui, les premiers contours d’une future paix en Ukraine pourront commencer à se dessiner en Suisse, lors de la conférence du Bürgenstock, les 15 et 16 juin. C’est Emmanuel Macron qui l’a dit, ce vendredi 7 juin, aux côtés de Volodymyr Zelensky lors de leur conférence de presse mutuelle à l’Élysée.
Le président français avait, préalablement, plutôt soigné son image de chef de guerre en confirmant la cession prochaine d’avions Mirage 2000-5 et la mise sur pied d’une coalition d’instructeurs alliés pour les forces ukrainiennes. Il a toutefois aussi parlé d’un règlement négocié. Lequel connaître, selon lui, sa «conférence d’inauguration» en Suisse.
Inauguration de quoi? A l’évidence, d’un processus de négociation dont les alliés, autour de l’Ukraine, discuteront sur les cimes du Bürgenstock, au lendemain de la réunion du G7 dans les Pouilles (Italie).
Le Sommet pour la paix en Ukraine, selon Emmanuel Macron, sera «sûrement un pas vers la fin de la guerre pour démontrer que le monde entier est du côté de ceux qui souhaitent la fin de cette guerre et de ceux qui souhaitent aider l’Ukraine à se rapprocher de cette paix».
Le président Français avait confirmé cette semaine sa venue en Suisse, où le président Volodymyr Zelensky sera présent. «Le sommet pour la paix pourrait nous rapprocher de la fin juste de cette guerre» a-t-il prédit en marge des commémorations du D-Day du 6 juin 1944 sur les plages de Normandie.
La méthode devra être définie
Tout reste néanmoins à faire. D’abord la méthode, car la négociation sera envisagée sans la partie adverse. La Russie ne viendra pas au Bürgenstock et la Chine, puissance la plus influente sur Moscou, n'y sera pas non plus, sauf revirement de dernière minute. Or comment envisager des pourparlers sans la première partie prenante du conflit?
Emmanuel Macron n’a d’ailleurs pas caché, lors de la conférence de presse commune, que l’heure reste à la guerre. Souvent critiqué en Ukraine en raison du fait que la France donne nettement moins que l’Allemagne ou le Royaume Uni depuis le début du conflit, le locataire de l’Élysée s’est de nouveau positionné comme un commandant en chef de l’aide militaire internationale.
Retrouvez la conférence de presse Macron-Zelensky
Sur le sujet des instructeurs militaires, l’affaire est selon lui en route: «Plusieurs de nos partenaires ont déjà donné leur accord», sans préciser lesquels, et «nous allons utiliser les jours à venir pour finaliser une coalition» a déclaré Macron, jugeant «légitime» cette demande de Kiev. «Qui serions-nous pour céder aux invocations ou aux menaces de la Russie?»
Une étape importante
Et la paix qui sera évoquée sur les hauteurs de Lucerne? «Je considère que le sommet qui s’organise en Suisse est une étape importante pour bâtir cette paix durable.» Devant les députés français, Volodymyr Zelensky avait lui estimé que la conférence de paix des 15 et 16 juin pourrait rapprocher l’Ukraine de «la fin de la guerre», sans donner plus de détails.
Difficile toutefois d’imaginer un vrai tournant diplomatique alors que le président américain Joe Biden sera absent des pourparlers du Bürgenstock, et que le sommet du 75e anniversaire de l’OTAN aura lieu à Washington à la mi-juillet. C’est la vice-présidente américaine Kamala Harris qui représentera les États-Unis lors du sommet helvétique.