C'est une affaire qui fait couler beaucoup d'encre: Brigitte Hauser-Süess, collaboratrice personnelle de la ministre de la Défense du Centre Viola Amherd, a atteint depuis longtemps l'âge officiel de la retraite. En septembre, elle a fêté son 70e anniversaire. Elle a donc dépassé la toute dernière limite d'âge pour les employés de la Confédération. Mais la Valaisanne continuera à être employée jusqu'à la fin de l'année présidentielle de Viola Amherd en décembre. Brigitte Hauser-Süess a en effet un mandat de trois mois en tant que conseillère externe. Cela coûtera au contribuable jusqu'à 97'000 francs, comme l'a révélé la «NZZ».
De nouvelles informations obtenues par Blick montrent que le Département de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS) de Viola Amherd emploie encore, avec l'argent du contribuable, d'autres anciens cadres qui ont en fait déjà pris leur retraite.
L'ancien chef de l'armée de l'air, Aldo C. Schellenberg, a lui aussi reçu récemment de juteux honoraires de conseiller de la part de son ancien employeur. Il en va de même pour Jörg Annaheim, ancien vice-directeur de l'Office fédéral du sport (OFSPO).
156'000 francs en un an et demi
Aldo C. Schellenberg a reçu un contrat de l'armée avec sa société de conseil. Coût du mandat sur un an et demi: 156'000 francs. Jörg Annaheim a, lui, été engagé comme conseiller par l'OFSPO pour les années 2022 et 2023, avec une rémunération totale de 180'000 francs. pour son mandat
Pourquoi les deux retraités du DDPS ont-ils été engagés, au lieu d'utiliser des ressources internes? Le porte-parole de Viola Amherd, Lorenz Frischknecht, affirme que les contrats avec des collaborateurs à la retraite ne sont possibles que «dans des cas exceptionnels et justifiés». L'intérêt de l'entreprise doit être prouvé et l'accord du secrétariat général du département est nécessaire.
Un général de l'armée de l'air sorti de sa retraite
Jusqu'à sa retraite en 2020, Aldo C. Schellenberg a occupé différents postes de haut niveau dans l'armée; il s'est surtout fait connaître en tant que chef de l'armée de l'air. Et ce dernier a régulièrement essuyé des critiques. Son mandat a notamment marqué par le non du peuple à la loi sur le fond Gripen pour obtenir 22 avions, et par des critiques concernant l'acquisition d'engins de défense guidés. Depuis mai de cette année, l'économiste est en outre président du conseil d'administration de Skyguide, l'entreprise de contrôle aérien contrôlée par la Confédération.
Pourquoi le DDPS a-t-il fait sortir le général de l'armée de l'air de sa retraite? Aldo C. Schellenberg a établi un «état des lieux des stratégies de sécurité et de défense actuelles et passées de la Suisse», explique-t-on à l'armée. Il s'agissait d'un travail pour une future stratégie de sécurité de la Suisse.
Pénurie de personnel à l'Office fédéral du sport
L'ancien cadre Jörg Annaheim a lui aussi une longue carrière dans l'administration fédérale. Ce juriste et ancien politicien du PS a déjà collaboré avec le conseiller fédéral Otto Stich. Il a occupé des postes de haut rang au Département des finances avant de devenir chef de la politique du sport et des ressources à l'OFSPO en 2007. Jörg Annaheim a pris sa retraite fin août 2018 de son poste de «chef de la politique du sport».
Mais il était apparemment tellement indispensable au département qu'il a été rappelé pour un mandat. L'Office fédéral du sport explique cette décision par un «manque de personnel en raison d'un grand nombre de projets et de politique sportive à mener de front». Ce qui dérange, c'est qu'il a également pris part à des tâches typiques d'un office fédéral: il a ainsi répondu à des interventions parlementaires.
D'autres anciens cadres continuent de travailler
Comme l'a montré une évaluation du «Tages-Anzeiger», d'autres anciens cadres importants continuent de travailler pour la Confédération en tant que conseillers. Ainsi, Mario Gattiker, ancien secrétaire d'Etat à la migration, soutient le Département des affaires étrangères dans les négociations sur l'accord-cadre avec l'UE. Son mandat s'élève à 70'000 francs.
Comme tous les honoraires des conseillers sont payés avec l'argent public, les mandats doivent être signalés à partir d'un montant de 50'000 francs. Les honoraires comprennent généralement toutes les dépenses, y compris les prestations sociales, les frais et les jours de vacances.