Après le flop de l'étude sur le vaccin Curevac
Quel avenir pour le partenariat avec Novartis?

Le vaccin Corona de Curevac a échoué dans un test préliminaire. Novartis voulait en produire des centaines de millions de doses en Autriche. Que se passera-t-il maintenant ?
Publié: 18.06.2021 à 16:04 heures
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Curevac doit accepter de faire marche arrière.
Photo: AFP
Marc Iseli

L'argent est déjà investi: le géant pharmaceutique bâlois Novartis veut agrandir son site dans le Tyrol autrichien pour produire le vaccin de la société pharmaceutique allemande Curevac. Novartis voulait produire 50 millions de doses en 2021, 200 millions dès 2022.

Mais voilà qu'arrive un énorme revers: le vaccin Curevac n'a pas passé un test clinique. Il n'atteint pas l'efficacité requise contre les souches virales mutées. L'avenir du vaccin, dont la Suisse a également commandé 5 millions de doses, est incertain.

Qu'en est-il, dès lors, du partenariat entre le géant pharmaceutique bâlois et la société allemande? «Novartis suit de près l'évolution de la situation et attendra l'analyse finale et l'évaluation de la totalité des données», déclare un porte-parole à «Tamedia».

100 emplois Curevac chez Novartis

L'entreprise bâloise se montre prudente dans sa communication, ce qui n'est pas étonnant étant donné que Novartis a déjà investi 20 millions de francs dans la nouvelle usine de Kundl, en Autriche, où le vaccin Curevac devrait être produit. Ce partenariat devrait permettre d'ajouter 100 nouveaux emplois aux 4000 personnes qui travaillent pour Novartis sur le site du Tyrol, comme le disent les médias autrichiens.

La situation est d'autant plus embarrassante que la coopération avec Curevac a été annoncée en grande pompe. La désillusion est également amère pour les autres partenaires du projet, chez qui l'on retrouve des géants comme Bayer et GlaxoSmithKline.

Un vaccin pour les jeunes?

Novartis a déjà produit les premières doses de vaccin d'après la formule du laboratoire allemand, les essais ayant commencé en mars. La société avait comme objectif de tout mettre en place pour la commercialisation avant la fin du mois de juin. Mais il n'est pas certain que les autorités européennes et suisses donnent leur accord.

Sans surprise, le cours de l'action de Curevac a été divisé par deux après la publication de ces résultats décevants. Toutefois, le vaccin n'est pas encore totalement hors compétition.

«Peut-être que cela pourrait devenir un vaccin pour les jeunes», déclare le professeur Steve Pascolo de l'université de Zurich, et également l'un des trois fondateurs de Curevac. Selon le fabricant, le vaccin aurait des effets prometteurs chez les jeunes. Des informations plus précises seront disponibles dans deux ou trois semaines, lorsque les résultats intermédiaires de l'étude seront plus détaillés.

Steve Pascolo, membre fondateur de Curevac et immunologue à l'Université de Zurich.
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