Le PS a perdu de justesse la votation sur la réforme de l'AVS. C'est pourquoi Tamara Funiciello, coprésidente des Femmes socialistes, a appelé à manifester à Berne dès le lendemain des résultats. En réponse, ses adversaires politiques l'ont traitée de «mauvaise perdante». Un reproche que Tamara Funiciello balaie d'un revers de main. «J'apprécie très peu quand les politiciens bourgeois nous accusent de ce genre de gamineries. Nous ne sommes pas des enfants, nous agissons puisque le sujet est capital.»
Le PS ne s'est pourtant pas laissé abattre, et s'est directement remis en campagne électorale: à la fin de la session d'automne, les Femmes socialistes lancent tout un paquet d'interventions sur l'égalité.
Enfin vers l'égalité salariale?
Une initiative parlementaire de la Genevoise Laurence Fehlmann Rielle demande que les entreprises à partir de 50 employés et employées soient obligées de réaliser des analyses de salaire. Ces procédés sont aujourd'hui obligatoires pour les entreprises à partir de 100 collaborateurs, même si cela est souvent peu respecté.
Actuellement, il n'y a en plus pas de conséquences si l'analyse révèle des inégalités. C'est là qu'intervient la conseillère nationale zurichoise Min Li Marti: Les entreprises qui n'effectuent pas d'analyses, qui refusent les contrôles ou chez lesquelles des discriminations répétées sont constatées doivent être inscrites sur une liste publique.
La crainte de se faire une réputation devrait permettre à l'égalité salariale de s'imposer, selon Min Li Marti. Une intervention de la conseillère nationale Valérie Piller Carrard demande un renversement du fardeau de la preuve: ce n'est pas aux femmes de prouver qu'elles gagnent moins, mais aux entreprises de justifier les différences de salaire.
Un salaire minimum de 4000 francs par mois
Tamara Funiciello, pour sa part, redonne vie à une vieille idée par le biais d'une motion et demande un salaire minimum national d'«au moins» 4000 francs par mois.
Selon Tamara Funiciello, les partis bourgeois ont fait beaucoup de promesses lors de la campagne de votation sur la réforme de l'AVS. Il faut maintenant les prendre au mot. «Une caissière ne peut plus se contenter de promesses concernant le deuxième pilier lorsqu'il ne lui reste rien à la fin du mois.»
Seulement voilà: en 2014, le peuple a massivement rejeté l'initiative sur les salaires minimums. Cela ne dérange pas Tamara Funiciello. Au contraire: «Dans ce combat, nous n'avons pas besoin d'autorisation pour manifester. Et encore moins lorsque nous confrontons la majorité bourgeoise au Parlement avec la réalité des femmes. Une réalité que beaucoup là-bas ne sont que trop heureux d'ignorer.»
D'autant plus que le débat sur la réforme des retraites a montré à quel point le PS peut désormais compter sur les voix des femmes. «Une femme sur cinq vote pour le PS, déclare Tamara Funiciello. Espérons qu'elles seront plus nombreuses.»
(Adaptation par Lliana Doudot)