Toute l'Europe a pu voir Nemo remporter samedi soir le 68e Concours Eurovision de la chanson à Malmö, en Suède, assurant ainsi à la Suisse d'accueillir la prochaine édition du plus grand concours musical du monde. L'Eurovision a déjà été à plusieurs reprises un tremplin pour des carrières mondiales: ABBA, Céline Dion et, plus récemment, le groupe de rock italien Måneskin ont acquis une notoriété mondiale après leur participation. Qu'en est-il maintenant de Nemo?
«Tous ceux qui ne voient pas que Nemo va devenir une superstar mondiale sous-estiment Nemo. L'Eurovision l'a montré: le monde est prêt pour Nemo, Nemo est inarrêtable», a ainsi déclaré Dodo, le mentor de Nemo. «Nemo doit continuer à faire exactement ce qu'iel a fait pour l'Eurovision et appliquer la même recette: un art urgent et honnête!»
Sur la victoire de Nemo
Le New York Times a consacré un article à Nemo
La notoriété croissante de Nemo se manifeste également sur les réseaux sociaux. La star de l'Eurovision compte désormais plus de 300'000 followers sur Instagram, et 275'000 sur TikTok. Et sur les plateformes de streaming, le titre gagnant est joué à profusion. Dans 10 pays, «The Code» est en tête du hit-parade de la plateforme de streaming Apple Music. Sur Spotify, le titre est actuellement classé en 3e position de la playlist mondiale «Viral 50». Un phénomène tel que même le New York Times a consacré un article à la pépite suisse de l'Eurovision.
Mais est-ce que ce conte de fée peut se prolonger dans la durée? Le journaliste musical autrichien Robert Fröwein est optimiste: «Si Nemo reste fidèle à sa ligne courageuse et continue à s'éloigner des sentiers battus sur le plan musical, une grande carrière peut être envisagée e au-delà de l'Eurovision», déclare-t-il. «L'important sera de ne pas perdre en authenticité et en originalité.»
Des hauts et des bas pour les anciens lauréats
Une victoire à l'Eurovision n'est pas automatiquement la garantie d'une carrière mondiale fructueuse. Tout lauréat qui y aspire doit accepter de travailler très dur, estime Torbjörn Ek, journaliste pour le média suédois «Aftonbladet». «Nemo doit être épuisé par l'Eurovision et a mérité une pause, mais en même temps, iel a maintenant la chance de surfer sur cet engouement, d'attirer et de garder des fans de toute l'Europe et au-delà». Tous n'y parviennent pas.
Par exemple, la double lauréate suédoise de l'Eurovision Loreen a connu de grands succès avec les titres gagnants «Euphoria» en 2012 et avec «Tattoo» l'année dernière. «Jusqu'à présent, le grand succès n'a pas suivi, malgré le succès mondial de ces deux chansons», explique le journaliste suédois. Les Italiens de Måneskin, lauréats en 2021, ont en revanche su conserver et développer leur communauté. «Peut-être parce qu'ils avaient beaucoup de nouvelle musique en réserve et qu'ils sont aussi restés fidèles à leur ligne.»
Qu'en sera-t-il pour Nemo? Torbjörn Ek l'assure: l'important est de fixer dès à présent une orientation pour l'avenir. Quel est l'objectif de Nemo? Où est-ce que la pépite suisse veut se faire connaître? «Maintenant, tout va très vite. Nemo va probablement être submergé de demandes venant de tous les horizons. Le management doit évaluer précisément les rendez-vous que l'on veut et peut honorer. Il faut se concentrer», explique la manager musicale suisse Anita Maric.
Elle voit un grand avenir pour la personnalité biennoise: «Avec la puissance, le talent, la bonne équipe en arrière-plan et le battage médiatique de l'Eurovision, rien ne s'oppose à Nemo. Que Nemo embrasse le monde comme iel l'a fait jusqu'à présent. Alors, les cœurs ne cesseront de s'ouvrir à Nemo.»
