Les tasers, une «bonne alternative au pistolet» pour la police des transports? C'est ce que pense le conseiller national vaudois de l'Union démocratique du centre (UDC) Michaël Buffat. Comme il l'a annoncé en primeur à Blick, le candidat au Conseil des États a déposé ce vendredi une motion priant le Conseil fédéral d'équiper la police des trains de pistolets électriques.
Le conseiller fédéral Albert Rösti, UDC lui aussi, a ouvert la porte à cette possibilité le 18 septembre. Répondant à une question de Michaël Buffat demandant si les sept sages seraient prêts à considérer l'idée, le chef des transports a laissé entrevoir la possibilité d'un oui. Le Conseil fédéral «est disposé à réévaluer la mise à disposition de ce moyen auxiliaire à tout ou partie du personnel de la police des transports pour l'ensemble ou une partie de ses missions», a déclaré le membre du gouvernement.
Les forces de l'ordre qui patrouillent dans les trains voulaient déjà manier cette arme électrique en 2018. «La précédente ministre était socialiste», souffle Michaël Buffat au bout du fil, tentant d'expliquer pourquoi le projet n'a pas abouti.
Paralysé cinq secondes
L'élu conservateur, natif de Vuarrens, a reçu cette proposition de la base. «Des membres de la police des transports nous l'ont rapporté, à moi et à un collègue. Il y a une vraie demande.» Les tasers, que les Suisses ont plus l'habitude de voir dans des films d'action que sur le terrain, sont des pistolets qui envoient des impulsions électriques sur la personne ciblée, dans le but de la paralyser pour une durée de cinq secondes sans lui faire perdre connaissance.
«C'est une bonne alternative aux armes à feu, assure encore le banquier. Un tir au pistolet est quasi-impossible dans un transport public fermé et partagé par de nombreuses personnes. Le taser présente moins de risques.»
Une source policière contactée par Blick confirme que l'usage de pistolets électriques serait utile, mais «les élus lausannois l'ont refusé il y a 2 semaines à quasi 90% parce qu'il y a trop de craintes pour des problèmes cardiaques».
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En effet, la gauche du Conseil communal a fait barrage à l'équipement des agents municipaux de tasers, comme le rapportait «24 heures». Les élus ont refusé de renvoyer à la Municipalité un postulat qui émanait, là encore, des rangs de l'UDC. L'absence d'études sur la létalité de cet outil, lorsqu'il est utilisé sur des personnes souffrant d'un problème du cœur ou sous l'emprise de stupéfiants, a notamment refroidi le Parti socialiste.
Utile face à un couteau
En 2018, la police des transports demandait déjà à pouvoir manier des tasers. Alors chef de ce secteur des forces de l'ordre, Jürg Monhart déclarait à la RTS: «À mon sens, les tasers et les armes longues sont nécessaires. Non pas en raison d'une augmentation des cas d'agressions, mais parce qu'elles sont plus graves. Des individus sont armés de couteaux, et il est impératif que nous puissions y faire face avec un taser.»
Tout est une question de «proportion dans les moyens», assure Michaël Buffat. «Il ne s'agit pas de tirer au taser sur une personne ivre dans le train. La police des transports est formée à estimer les situations et les problèmes qu'elle rencontre.»