La neige se fait à nouveau désirer sur les montagnes suisses. Tant et si bien qu'un premier domaine skiable revoit ses prix à la baisse: à Braunwald (GL), le forfait journalier pour un adulte coûte désormais 43 francs. Un prix de basse saison, en pleines vacances d'hiver. Normalement, le billet coûterait 54 francs sur cette période de l'année: la réduction est ainsi de 20%.
La logique? Lorsque de nombreuses pistes sont fermées, les amateurs de sports d'hiver en ont moins pour leur argent. «Dans ce genre de cas, une réduction de prix est logique d'un point de vue commercial et aussi par souci d'équité», se félicite Roland Schegg, professeur de tourisme à la Haute école HES-SO Valais-Wallis.
Sur le manque de neige en Suisse
Les stations de ski ne sont pas épargnées par la loi de l'offre et la demande. Plus la météo est bonne et la demande élevée, plus le pass de ski est cher. Mais actuellement, les possibilités de sports d'hiver ne sont pas folichonnes.
C'est ainsi que les domaines de Pizol (SG) ou de Laax (GR) argumentent pour justifier leurs prix. «Les domaines skiables veulent avant tout optimiser leur chiffre d'affaires, surtout les jours de faible affluence», critique l'expert Roland Schegg.
S'assurer est inutile
Le manque de neige pèse cependant aussi sur le portemonnaie des stations. «Cet hiver, la préparation des pistes est plus coûteuse en raison de la situation d'enneigement, de sorte qu'aux points névralgiques, la neige est pelletée avec un grand engagement de personnel», écrit par exemple le groupe Weisse Arena, exploitant du domaine de Laax.
À Disentis (GR), les responsables promettent tout de même une réduction de prix si les pistes devaient être fermées. Le fait que la descente dans la vallée ainsi qu'un téléski situé plus haut soient actuellement hors d'usage ne semble toutefois pas encore suffire.
Dans la station de Klewenalp (NW), on fait des promesses similaires. Mais il y aurait encore trop d'installations fonctionnelles pour obtenir d'éventuels rabais: dix sur quatorze. Les installations en pause sont un téléski pour enfants et deux téléskis standards. Ce qui ne serait pas encore suffisant.
Les remontées mécaniques du Toggenburg (SG) se défendent encore différemment. Elles renvoient à une assurance billet facultative. Cette dernière coûte 5 francs par jour et n'est valable que lorsque toutes les installations sont fermées. La station en question fait pour le moment fonctionner toutes ses remontées mécaniques. Mais sur ses 23 pistes, neuf seulement sont praticables.
De nouvelles offres sont demandées
Pendant ce temps, les domaines skiables essaient de garder leurs hôtes de bonne humeur avec des offres alternatives. Dans la région des Mythen, près de Schwytz, les responsables ont par exemple sorti une activité estivale du tiroir: les clients peuvent acheter un ticket pour le téléphérique, déjeuner inclus sur la terrasse ensoleillée. Pas le choix: le manque de neige est tellement criant que les différentes pistes de ski de la région ne sont plus reliées entre elles.
Et les touristes ne se laissent manifestement pas abattre. «Notre restaurant et notre terrasse ensoleillée sont bien fréquentés», déclare Remo Gwerder, directeur des téléphériques Rothenfluebahnen de la région des Mythen.
La randonnée et le parapente sont très appréciés. Ce mercredi, c'est la dernière occasion pour les amateurs de soleil. Ensuite, pour la première fois depuis plusieurs semaines, des chutes de neige sont annoncées en montagne. Mais il ne devrait pas y avoir plus de quelques flocons...