La neige déserte les stations
Les professionnels du tourisme réclament le chômage partiel en montagne

Le temps chaud gâche la saison d'hiver pour de nombreuses stations de ski. Les professionnels du tourisme réclament des réglementations simples pour permettre de s'adapter à la météo, notamment la possibilité de faire recours au chômage partiel.
Publié: 06.01.2023 à 09:39 heures
Dans les stations de ski, le manque de neige met l'accent sur des activités alternatives, comme ici à Flumserberg.
Photo: Bergbahnen Flumserberg AG
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Jean-Claude Raemy, Pascal Tischhauser et Sarah Frattaroli

«Les destinations de moyenne et basse altitude doivent continuer à réduire leur dépendance aux sports d'hiver», admet clairement Nicolo Paganini, président de la Fédération suisse du tourisme (FST). «Pour les remontées mécaniques qui sont maintenant à l'arrêt, il faut une réglementation simple qui calcule le temps de travail réduit», continue-t-il néanmoins. De quoi simplement surmonter le goulet d'étranglement.

Ces propos visent l'instauration du chômage partiel, question sur laquelle des négociations sont en cours. Mais en attendant une réglementation, un renouveau est aussi souhaitable. «Nos stations sont innovantes», affirme Nicolo Paganini avec conviction.

Le vendeur d'articles de sport propose des cours de danse

Diverses stations de ski proposent par nécessité des alternatives aux sports d'hiver. Celle de Flumserberg à Saint-Gall a lancé des offres spéciales pour les fêtes de fin d'année, et celles-ci sont incluses dans le forfait des remontées mécaniques. Il y a par exemple des cours de danse, de yoga ou de Pilates. «Nous avons organisé, communiqué et mis en œuvre ces offres spéciales en l'espace de trois jours», explique Katja Wildhaber, une porte-parole.

Il est ainsi attendu du personnel qu'il fasse preuve de flexibilité. Un employé qui s'occupe normalement de l'enneigement technique propose désormais des trekkings en alpaga. Le directeur d'un magasin de sport organise des cours de danse discofox. «Il est réjouissant de constater que nos hôtes ont bien accepté ces offres spéciales», déclare Katja Wildhaber.

Des alternatives qui ne peuvent toutefois pas compenser entièrement le manque de neige. Un bilan complet sera établi à Pâques, même s'il n'y a pas de suspens sur la baisse d'affluence: dorénavant, en jour de pointe, 7000 clients viennent à Flumserberg, alors que les autres années, ils étaient 11'000.

Une offre estivale en plein hiver

Antoine Micheloud, directeur du tourisme dans la région de Gruyères-Moléson dans le canton de Fribourg, attend quant à lui la suite de l'hiver avec sérénité: «Nous réalisons désormais 70% de notre activité en été». Les pistes sont certes fermées, mais les remontées mécaniques sont ouvertes «en mode estival». «Nous faisons actuellement la promotion d'activités comme la randonnée ou la luge d'été».

Certes, la demande des clients se situe à environ 30% de ce qui est habituel en cas d'activité de ski normale, mais cela suffit à couvrir les coûts. Malgré une exploitation réduite, tous les emplois ont ainsi pu être maintenus. Selon Antoine Micheloud, le Moléson n'est plus dépendant des sports d'hiver depuis longtemps: «Si l'hiver est bon, on fait des bénéfices, si l'hiver n'est pas bon, on arrive à couvrir les frais».

Le directeur ne veut cependant pas renoncer complètement à l'activité ski. «Volskwagen ne peut pas non plus passer entièrement aux voitures électriques du jour au lendemain», compare-t-il.

Les prix de l'électricité pires que le manque de neige

Andres Lietha, directeur de l'office du tourisme d'Engelberg-Titlis, compte sur une amélioration de la situation d'enneigement. «Si les températures restent aussi élevées que ces deux dernières semaines, cela ne sera pas facile, mais nous avons bon espoir que ce ne soit pas le cas».

Il précise que les fêtes de fin d'année se sont «étonnamment bien déroulées». Le 28 décembre, Engelberg a même enregistré autant de visiteurs qu'avant la pandémie. Grâce à sa haute altitude, la saison dure de mi-octobre à mi-mai et la station ne dépend pas autant des jours fériés. Andres Lietha s'attend maintenant à de bonnes vacances sportives. Grâce aussi au retour des hôtes étrangers: «En premier lieu de Scandinavie, d'Allemagne et du Benelux, mais aussi des marchés lointains».

Roger Geissberger, hôtelier et vice-président de l'office du tourisme de Bellwald en Valais, ne veut pas non plus se plaindre: pendant les fêtes, tous les lits étaient occupés. Alors que les conditions étaient bonnes en montagne, l'enneigement précoce et le froid de novembre ont permis de skier dans de bonnes conditions jusqu'au village, à 1650 mètres d'altitude. «La hausse des prix de l'électricité nous préoccupe plus que la quantité de neige.»


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