S'offrir des vacances de ski est un luxe en Suisse, mais le faire pendant la période de très haute saison de Noël et Nouvel An l'est encore plus. Les Bosshard le savent bien et ont réservé des mois à l'avance leurs dix jours à Davos, dans les Grisons.
Avant, cette famille de Zurichois, qui compte cinq enfants, avait ses habitudes au Tessin. Mais elle s'est rabattue sur Davos pour son enneigement permanent. Les conditions sont-elles bonnes, même durant cet hiver d'anomalie totale en ce qui concerne les températures?
Pour le savoir, Blick s'est rendu dans la station huppée des Grisons, où se disputait il y a quelques jours encore la Coupe Spengler de hockey. Les Bosshard, qui vivent à l'année à Pfäffikon dans le canton de Zurich, ont déboursé 9000 francs pour leurs dix jours à Davos, comme nous vous le racontions il y a quelques jours.
Tout a changé en quelques semaines
Lorsque nous avions rendu visite au couple et à leurs cinq enfants (l'un d'eux, déjà sorti du nid, n'était pas là), la perspective semblait parfaite: les montagnes étaient enneigées même sur les bords du lac de Zurich, et le village alpin de Davos avait tout de l'idylle hivernale.
Deux semaines plus tard, la carte postale a changé d'aspect. Il n'y a presque plus aucune trace de neige hors des pistes blanchies par l'enneigement artificiel. Tous les alentours sont bruns et verts, comme partout ailleurs en Suisse au-dessous de 2000 mètres. D'ailleurs, de nombreux domaines skiables ont dû fermer boutique.
«Heureusement, il y a encore de la neige sur le Jakobshorn, nous pouvons skier là-bas, sourit Bruno Bosshard. Même s'il y a quelques endroits brunis, il suffit de faire un petit détour.» L'essentiel des pistes du domaine davosien est encore ouvert. Seule la descente dans la vallée n'est plus possible.
«Nous avons de la chance»
Bien sûr, la famille Bosshard aimerait avoir davantage de neige et de meilleures conditions. Mais elle fait contre mauvaise fortune bon cœur: elle peut skier, et c'est là l'essentiel. «Le domaine skiable a fait de gros efforts au niveau de l'enneigement artificiel. Il faut louer le fait que certaines pistes restent praticables, analyse le père de famille. Nous avons de la chance.»
Les pistes du Jakobshorn se trouvent sur le côté nord de la montagne, et c'est ce qui fait leur salut jusqu'ici. «Toute la neige sur le versant sud, même artificielle, a fondu», déplore Bruno Bosshard. Si les Zurichois avaient réservé des vacances à cet endroit, elles seraient tombées à l'eau, c'est le cas de le dire. Ou plutôt: les sept membres de la famille auraient dû s'occuper autrement que les lattes aux pieds.
Le domaine skiable est satisfait
À Davos, pas de crise à l'horizon: les responsables du domaine skiable sont satisfaits, au contraire de beaucoup de leurs homologues à travers le pays. «Grâce à la neige artificielle, les cinq montagnes de la région sont toujours skiables», se réjouit Martina Walsoe, porte-parole du domaine de Klosters.
Par rapport à l'année précédente, les responsables évoquent même une augmentation de 10% de la fréquentation. Bruno Bosshard confirme. «Le 28 décembre et le 1er janvier, notamment, il y avait beaucoup de monde. Tous les restaurants étaient pleins», relève le Zurichois.
Mais le tableau a changé sitôt le Nouvel An passé, explique le vacancier. «Tout s'est vidé et nous pouvons parfaitement profiter de nos vacances, malgré les conditions d'enneigement», conclut-il. À Davos comme ailleurs, le ski est en sursis: il va falloir de nouvelles chutes de neige, autrement la suite de l'hiver s'annonce bien compliqué...
Le budget des Bosshard en détail
4000 francs
Prix pour deux chambres à plusieurs lits dans un hôtel de Davos.
2650 francs
Prix pour le forfait de saison. «C'est l'option la plus avantageuse, puisque nous revenons en février», explique Bruno Bosshard.
1500 francs
Budget pour les repas pendant la journée sur les pistes (150 francs par jour).
750 francs
Budget pour les repas à la maison le soir, grâce à des achats en supermaché.
Total: 8900 francs pour dix jours