Alors que les alertes en ligne se multipliaient il y a deux étés, les autorités vaudoises se voulaient rassurantes. Aucun cas de piqûre au GHB n’avait pu être confirmé, malgré une dizaine de cas analysés. Des rumeurs qui sèment la psychose sur les réseaux sociaux pour rien… jusqu’à ces deux nouveaux témoignages concernant le Venoge Festival, dont Blick a eu connaissance?
Posons le décor. Nous sommes le mercredi 14 août. Le célèbre rappeur français SDM se produit sur l’une des scènes du festival, à Penthaz (VD). Dans la foule chauffée à blanc, les corps se frottent au rythme des pogos. C’est cette proximité qui aurait permis à un individu de piquer au moins deux jeunes filles à l’aide d’une seringue, selon deux récits correspondants et visibles sur TikTok.
Une des deux potentielles victimes raconte avoir eux «les jambes et les mains qui tremblent, la tête qui tourne et des nausées». Celle-ci assure avoir été emmenée à l’hôpital et devoir prendre «un médicament pendant un mois». Une description sommaire qui correspond à une trithérapie d’urgence. L’autre déclaration, également diffusée sur le réseau chinois, va dans le même sens.
Deux cas rapportés
La police cantonale a-t-elle connaissance de ces cas au sein de la grand-messe musicale qui s’achèvera ce samedi? «Pour le moment, depuis le début de la manifestation, deux cas de suspicions de piqûres nous ont été rapportés», confirme Florence Frei, spécialiste en communication.
La communicante enchaîne: «Pour l’un des cas, la victime potentielle a voulu rester anonyme. Les deux cas ont cependant été annoncés directement au poste de secours du festival et les victimes potentielles ont été vues par un médecin et orientées vers un hôpital, comme le veut la procédure pour ce genre de manifestation, selon les recommandations de l’Office du médecin cantonal.»
Que révèlent les premières constatations? «Pour le moment, il n’a pu être confirmé de façon certaine que ces piqûres ont été faites avec une seringue, même s’il n’est pas possible non plus d’exclure totalement cette hypothèse», souligne Florence Frei. Que recommandent les forces de l’ordre dans pareille situation? «Si une lésion compatible avec une piqûre est constatée, la police cantonale recommande également de déposer une plainte pénale auprès du poste de police le plus proche du domicile de la victime», détaille encore la porte-parole.
Le festival salue son dispositif
Même son de cloche du côté du festival. «Nous avons effectivement eu deux cas de suspicion de piqûres mercredi soir, écrit dans un courriel Fabien Eckert, du service presse. Ces deux personnes ont été rapidement prises en charge par nos équipes et orientées vers notre infirmerie. Elles ont été vues par notre médecin qui les a aiguillées, selon la procédure cantonale qui prévaut, auprès d’un hôpital pour des examens complémentaires.»
Et de développer: «Les suites de cette affaire sont soumises au secret médical. Il est de la compétence de la police cantonale pour donner les suites qui s’imposent. Nous nous félicitons de la prise en charge de ces cas, ce qui confirme la bonne marche de notre dispositif.»
Le Venoge Festival dit encore «mettre un point d’honneur à s’assurer du bien-être de ses festivaliers». Et rappelle son dispositif allant de la prévention à l’accompagnement qui est mis en œuvre. «Par ailleurs, nous vous précisons, à toutes fins utiles, que cette soirée de mercredi s’est déroulée à guichets fermés (soit 12’000 personnes) et qu’elle n’a connu aucun incident majeur», glisse encore l’organisation.