Au téléphone, des parents d’élève sont inquiets. Ils racontent les coups, les cris mais aussi les nombreux téléphones qui auraient été brandis pour immortaliser une rixe survenue non loin du collège de La Sarraz (VD), le vendredi 4 mars dernier.
Selon nos informations, plusieurs adolescentes et adolescents se seraient violemment empoignés après les cours. Au moins une jeune fille aurait été conduite à l’hôpital. Et cette bagarre ne serait pas «anodine», puisque des dizaines de jeunes se seraient réunis pour assister à la scène. Plusieurs enregistrements et images circuleraient depuis sur les réseaux sociaux. Une dernière assertion que Blick n’a pas réussi à vérifier.
Les motifs de l’échauffourée sont flous. Mais nos sources sont formelles: des jeunes se seraient provoqués en ligne dans les jours précédents. «L’école aurait pu agir avant que cela ne dégénère», regrette une maman.
Une plainte a été déposée
Contactée, la police cantonale vaudoise livre quelques informations. «Nous vous confirmons qu’une altercation entre cinq personnes s’est déroulée en date du vendredi 4 mars, vers 15h30, à la rue des Terreaux à La Sarraz», écrit dans un courriel Florence Frei, porte-parole.
Elle enchaîne: «Une adolescente a été légèrement blessée physiquement, souffrant d’hématomes. Une plainte a été déposée quelques jours après l’événement. La police a identifié les jeunes impliqués et, à ce stade, les investigations policières se poursuivent. Nous ne pouvons pas communiquer davantage à ce sujet. À savoir qu’il ne s’agit pas de cas récurrents.»
Les forces de l’ordre indiquent que le Département de la formation, de la jeunesse et de la culture (DFJC) a été informé des faits. Nous l’avons donc interrogé. Ce dernier nous adresse une réponse cosignée par Marc Angeloz, directeur de l’établissement concerné.
Travailleur social mobilisé
Leur déclaration est claire: des mesures ont rapidement été prises. «Dès le vendredi 4 mars au soir, le directeur de l’établissement a mobilisé le travailleur social de proximité afin qu’il puisse travailler en connaissance des événements survenus le jour même», écrivent-ils, eux aussi dans un courriel.
Ils rebondissent: «À la suite à cette altercation qui s’est produite en dehors du périmètre scolaire, des enseignantes et enseignants ainsi que des médiatrices et des médiateurs sont passés le lundi suivant dans les classes concernées pour ouvrir le dialogue sur les événements et évaluer le degré de tension.»
Ces intervenants ont fait état «d’un climat apaisé», racontent-ils. «Les élèves impliqués se sont présentés des excuses. Un constat également établi par les enseignantes et enseignants supplémentaires qui ont renforcé, par mesure de précaution, la surveillance dans la cour de récréation.»
L’établissement, sa direction et son corps enseignant disent déplorer les faits qui se sont déroulés et affirment avoir témoigné de leur soutien aux familles. Néanmoins, personne n’a été averti de l’existence de menaces préalables sur les réseaux sociaux. Impossible, donc, d’agir en amont.
Des faits «pas représentatifs»
Toujours concernant les réseaux sociaux, d’autres mesures spécifiques doivent-elles être mises en place puisque des vidéos de la rixe y circuleraient? «Le travail de prévention et de sensibilisation à l’utilisation des réseaux sociaux se fait régulièrement dans les classes de l’Établissement primaire et secondaire de La Sarraz et environs comme dans tous les établissements du canton», tempèrent le DFJC et Marc Angeloz.
Dans les détails, ce travail est mené par le corps enseignant, les doyens et les directions des établissements scolaires, les équipes de promotion de la santé et de prévention en milieu scolaire, les médiateurs ou encore la police.
Cependant, nos interlocuteurs insistent: «Ce qui s’est passé le 4 mars n’est pas représentatif du climat serein qui règne habituellement à l’Établissement de La Sarraz. Mais cet événement nous conforte néanmoins dans la démarche préventive entreprise et à poursuivre.»