Acheter maintenant ou attendre?
Voici ce que recommandent deux experts pour vos investissements

Les marchés connaissent des turbulences. Pour investir, il faut avoir les nerfs solides. Blick fait le point avec deux experts sur la situation des marchés boursiers: ils ont des visions différentes sur la manière de se comporter actuellement en tant qu'investisseur.
Publié: 12.05.2022 à 06:13 heures
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Dernière mise à jour: 12.05.2022 à 09:26 heures
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Les cours des bourses sont en baisse ces dernières semaines. Outre l'incertitude liée à la guerre en Ukraine, plusieurs facteurs l'expliquent.
Photo: AFP
Christian Kolbe et Patrik Berger

Depuis un peu plus d’un an, les marchés boursiers sont secoués. Les cryptomonnaies sont au plus bas: elles ne valent plus que la moitié de ce qu’elles valaient il y a un an. Et des nuages noirs s’amoncellent au-dessus du marché immobilier.

Au lieu de se rétablir après la pandémie de Covid-19, l’économie mondiale va de crise en crise. La lutte contre l’inflation fait grimper les taux d’intérêt et menace d’étouffer la conjoncture. Le grondement des canons en Ukraine, la crainte pour la sécurité de l’approvisionnement énergétique et les chaînes d’approvisionnement grippées donnent des sueurs froides aux investisseurs et font chuter les cours.

Une chute massive depuis avril

Cette dégringolade des marchés dure maintenant depuis un mois. «L’économie chinoise s’affaiblit, le revirement dramatique des taux d’intérêt aux États-Unis et la guerre sans fin en Ukraine l’expliquent», analyse Manuel Ferreira, stratège en chef de la Banque cantonale de Zurich.

Selon lui, la fin de la crise n’est pas encore en vue. Il manque des signaux positifs convaincants pour amener à nouveau les investisseurs à acheter des actions.

L’attente de nouvelles positives

La hausse des taux d’intérêt est un poison pour les marchés des actions. «On s’habituera à des taux d’intérêt plus élevés, concède Thomas Stucki, responsable des placements à la Banque cantonale de Saint-Gall. Il n’empêche, les marchés des actions ont perdu 10% ou plus depuis le début de l’année. Ces pertes doivent d’abord être rattrapées. Ce sera certainement une année boursière inférieure à la moyenne.»

Pour que la tendance sur les marchés boursiers reparte au beau fixe, il faut des nouvelles positives. «Cela peut être la fin des combats en Ukraine, par exemple. L’effet le plus important serait une baisse des taux d’inflation, car cela désamorcerait la discussion sur les taux d’intérêt», explique Thomas Stucki.

S’en tenir à sa stratégie

Thomas Stucki offre ses conseils aux petits investisseurs: «Ceux qui possèdent des actions d’entreprises ayant une bonne position sur le marché et de bons produits ne devraient pas vendre leurs actions au niveau actuel.» En effet, les cours devraient remonter une fois que la situation se sera calmée. Il en va de même pour les fonds.

«Garder son sang-froid est décisif, relève Manuel Ferreira. Le mieux est de s’en tenir à sa stratégie et à son profil de risque. Cela permet de traverser les turbulences boursières sans trop de stress. La pandémie a montré que les marchés peuvent se redresser rapidement après une chute.»

Faut-il acheter maintenant?

«C’est le bon moment pour acheter des actions à des prix nettement plus bas que d’habitude, explique Thomas Stucki. On peut saisir une belle opportunité en investissant maintenant et en tablant sur la hausse de ces prochaines années.»

Mais Manuel Ferreira voit les choses différemment et propose plutôt de faire preuve de patience. «Ce n’est pas encore le moment d’acheter des actions, dit-il. L’incertitude est encore trop grande et personne ne sait comment les choses vont évoluer en Ukraine. Les signaux des banques centrales en matière de taux d’intérêt sont également flous. Il faut attendre qu’une tendance claire se dessine. Les investisseurs pourront alors rebondir.»

Existe-t-il des alternatives aux actions?

Parmi les possibilités de placements alternatifs, Thomas Stucki cite les obligations à court et moyen terme. «Les taux d’intérêt ont fortement augmenté en Suisse. Les rendements des obligations avec des échéances plus courtes de cinq ans sont de nouveau à 1% et constituent une bonne alternative.»

Manuel Ferreira est plus réservé à ce sujet et ne voit pas d’alternative aux actions: «Il n’y a pas de rendement avec l’argent liquide. Si les taux d’intérêt augmentent, les obligations perdent de la valeur. Tenir bon est la meilleure recommandation.»

(Adaptation par Alexandre Cudré)

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