La bataille des chiffres sur l’élargissement des autoroutes continue. Ce mardi 5 novembre, «Le Temps» dévoile que l’Office fédéral des routes (Ofrou) a réévalué à la baisse ses prévisions d’augmentation du trafic sur le tronçon Nyon-Le Vengeron.
A trois semaines de la votation, c’est un coup dur pour les opposants au projet. L’un des arguments anti-élargissement se sert des dernières données établies en 2015 par l’Ofrou. Lesquelles prévoyaient, à la lisière entre Vaud et Genève, une augmentation de 90’000 à 130’000 véhicules quotidien. Reste que cette capacité maximale pourrait être atteinte dès 2040, selon un rapport de l'Ofrou que Blick a pu consulter.
Nouveaux pronostics, mauvais timing
Mais voilà: en raison du Covid, le récent décompte dénombre plutôt 83’200 véhicules par jour en 2023, et non 90’000. De quoi parvenir à des scénarios de stabilisation du nombre de véhicules entre 102’000 et 103’000 d’ici à 2050. Les raisons? Le télétravail et l’évolution des politiques de mobilité favorables au train et au bus, selon Stefano Coraducci, chef de la filiale romande de l’Ofrou.
Ces nouveaux chiffres officiels — dévoilés «en toute discrétion» selon le quotidien — arrivent donc comme un cheveu sur la soupe. Pour David Raedler, co-président de l’Association transports et environnement (ATE VD), «les effets du télétravail sont […] surreprésentés» et de tels changements prévisionnels indiquent surtout un saut dans l’inconnu. Le timing de publication de ces chiffres interroge jusqu’aux milieux économiques, pourtant favorables à l’élargissement.