La tâche s'annonce plus compliquée que prévu pour Albert Rösti, les propres fonctionnaires du ministre des Transports se mettent en travers de son chemin. Même l'Office fédéral des routes (OFROU) doit constater que l'effet du projet d'élargissement de l'A1 de quatre à six voies entre Nyon et Genève serait déjà réduit à néant après quelques années. C'est ce qui ressort d'un rapport de l'OFROU que Blick a pu consulter.
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Ce projet est l'un des six aménagements autoroutiers sur lesquels la Suisse votera le 24 novembre. Le Conseil fédéral espère ainsi pouvoir éliminer les bouchons du réseau routier national. Le rapport de l'OFROU indique toutefois que la capacité actuelle de 90'000 voitures par jour sera certes augmentée à 130'000, mais qu'elle sera atteinte dès 2040 et que les voitures seront à nouveau bloquées dans les embouteillages. Néanmoins, l'OFROU se prononce également en faveur d'une extension en raison des embouteillages.
Le conseiller fédéral Albert Rösti (UDC) voit les choses très différemment de son office. Jeudi, il a expliqué devant les médias à Berne pourquoi les projets d'extension sont nécessaires du point de vue du gouvernement fédéral. Ainsi, le volume de trafic sur le réseau des routes nationales a plus que quintuplé au cours des 60 dernières années. Les tronçons autoroutiers les plus fréquentés sont régulièrement surchargés.
«Il ne s'agit pas de construire de nouvelles routes»
Certes, Albert Rösti admet lui aussi que de nouvelles routes attirent tout à fait un nouveau trafic – l'un des principaux arguments des opposants à l'extension des autoroutes. «Mais il ne s'agit pas ici de construire de nouvelles routes, mais d'aménager celles qui existent déjà afin d'absorber les capacités nécessaires», a souligné le ministre des Transports. Pour Albert Rösti, ce sont deux choses tout à fait différentes.
Et de toute façon, on ne peut tout simplement plus se passer d'aménagements. «C'est surtout dans les agglomérations qu'il y a des bouchons et des ralentissements», a déclaré Albert Rösti. Les automobilistes qui veulent éviter les temps d'attente se rabattent donc sur les routes cantonales et communales, ce qui alourdit le trafic dans les villes et les villages.
«Le trafic d'évitement doit donc retourner sur l'autoroute. Dans les régions concernées, les gens doivent pouvoir traverser la route en toute sécurité, faire du vélo et aller à l'école», a déclaré le ministre des Transports. Il ajoute également que sans ces mesures, il deviendra pratiquement impossible d'arriver à l'heure au travail.
Les opposants à l'autoroute mettent en garde contre une augmentation du trafic.
Mais le comité du non insiste: il met en garde contre le fait que l'extension des autoroutes ne permettrait pas de désengorger les routes, mais ne ferait qu'augmenter le trafic. Si de nouvelles capacités autoroutières sont créées, le volume de trafic augmente souvent de manière disproportionnée, car davantage de personnes ont soudain tendance à utiliser leur voiture. Cela entraîne à son tour, à long terme, une réapparition du problème des embouteillages au lieu de le résoudre. Les opposants s'appuient par exemple sur une étude scientifique californienne.
L'expert allemand en mobilité Stefan Bratzel décrit ce phénomène dans son livre «Extremes of Mobility». Si les routes étaient élargies, cela entraînerait une augmentation du trafic pour diverses raisons. Premièrement, les gens qui empruntaient auparavant d'autres itinéraires prennent la nouvelle route parce qu'elle est plus rapide. Deuxièmement, des personnes qui privilégiaient les transports publics en raison des embouteillages seraient de retour sur les routes. Troisièmement, les gens partent plus loin à long terme, car les nouvelles routes rendent les longs trajets plus attrayants. Ainsi, les routes élargies se rempliraient rapidement – et les embouteillages feraient leur retour rapidement.
Mais le ministre des Transports, Albert Rösti, ne veut rien savoir de tout cela. Il se bat sans relâche pour l'extension du réseau autoroutier suisse. Pour lui, l'exemple de l'autoroute le long du lac de Walenstadt, que sa mère appelait autrefois «Qualensee» (ndlr: lac du supplice) en raison des embouteillages permanents, montre que l'aménagement d'une nouvelle voie n'amène pas de nouveaux ralentissements. «Le problème a été résolu, aujourd'hui il n'y a plus d'embouteillages», argumente Albert Rösti.