Le chiffre est impressionnant: pas moins de 6000 certificats auraient été falsifiés dans le canton de Saint-Gall. Les autorités cantonales auraient découvert ce vaste trafic il y a quelques jours et placé des suspects en détention provisoire, selon un article du quotidien local «St. Galler Tagblatt». Nos confrères avancent qu'une vaste enquête est en cours, mais les autorités ont refusé tout commentaire.
Bruno Damann, chef du département de la santé de Saint-Gall, confirme toutefois que le Ministère public a été impliqué. Le directeur de la justice, Fredy Fässler, se dit «surpris qu'une telle chose soit possible». De toute évidence, le système a permis la fraude. «Il faudra enquêter sur ce point», admet-il.
Un lien avec notre enquête?
Fin novembre, Blick avait déjà rapporté que des fraudes aux certificats étaient pratiquées à grande échelle en Suisse. Au centre de vaccination de Buchs, dans le même canton, un collaborateur était soupçonné de proposer des certificats falsifiés. Un certain Thomas S.* nous avait alors raconté qu'il était possible de s'adresser via Telegram ou WhatsApp à une personne travaillant directement au centre de vaccination. Un de ses amis avait obtenu un certificat falsifié par ce biais. La démarche est payée en bitcoins et coûte environ 800 francs.
Les choses vont très loin: pour que la fraude passe inaperçue, les doses de vaccin correspondantes sont détruites par les faussaires. «Toute la chaîne semble organisée en bande», nous déclarait alors Thomas S.
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Nous ignorons pour l'heure si l'employé de Buchs est l'un des suspects dont parle la «St. Galler Tagblatt» ce vendredi. Le système de fraude est du moins similaire: les faussaires ont accès à des certificats authentiques, les copient et les falsifient.
Ce genre de cas n'est pas isolé. Fin novembre, un employé du canton de Schaffhouse âgé de 20 ans a été placé en détention provisoire avec deux complices pour avoir falsifié des centaines de certificats contre paiement. D'autres cantons ont également signalé des cas suspects, notamment l'Argovie, Bâle-Campagne, Bâle-Ville et le Valais. A Genève, sept personnes sont accusées d'avoir émis 400 faux certificats.
*Nom connu de la rédaction
(Adaptation par Jocelyn Daloz)