Qui aurait pu y croire? Dimanche (15h00), Rafael Nadal peut écrire un nouveau haut fait de l’année tennistique 2022. Face à Casper Ruud (ATP 8), un 22e titre du Grand Chelem lui tend les bras en finale de Roland-Garros. Cette situation n’est pas sans rappeler celle du début de l’année à Melbourne.
Est-ce qu’il va venir? Va-t-il être contraint de renoncer? C’est la question que le monde du tennis se posait fin 2021. Son opération du pied et son infection au coronavirus ont mis un gros point d’interrogation derrière son nom sur la liste des participants à l’Open d’Australie.
La folie de Melbourne
Le jour de la Saint-Sylvestre, le Majorquin a publié une photo de lui dans la Rod-Laver Arena. «Me voici!», a-t-il simplement ajouté sur le cliché où son sourire est étincelant, comme celui de millions de ses fans à cette occasion. Pour son retour, il a immédiatement remporté un titre: celui du tournoi 250 de Melbourne. Pour ceux qui en doutaient, c’était la confirmation: Rafael Nadal est de retour.
Mais une question demeurait: peut-il triompher Down Under malgré une longue pause et des douleurs persistantes au pied? La réponse a été non moins tonitruante: oui! Nadal est venu, a vu et a gagné pour la 21e fois en Grand Chelem. Une histoire folle. «Il y a un mois et demi, je ne savais pas si je reviendrais un jour sur le court, et maintenant je suis là, devant vous tous, avec ce trophée dans les mains», a-t-il déclaré après sa victoire en finale face au Russe Daniil Medvedev.
«D’une autre planète»
Le monde du sport a cherché des manières de rendre hommage au joueur espagnol. «L’un des plus grands exploits de l’histoire du sport», «Comme venu d’une autre planète» ou «Nadal, tu es immortel». Les gazettes du monde entier ont rivalisé d’éloges pour rendre compte d’une performance surréaliste.
Après l’Australie, l’Ibère a continué sur sa bonne lancée. À Acapulco, c’est avec un sombrero sur la tête qu’il a le sourire jusqu’aux oreilles. Il porte dans ses mains son troisième trophée de cette année, pourtant encore jeune. À Indian Wells aussi, il poursuit sa série de victoires. Seul Taylor Fritz peut l’arrêter en finale. Plus que l’Américain, c’est surtout une côte cassée qui a stoppé Rafael Nadal.
Ce problème physique l’a forcé à faire une pause d’environ six semaines, juste avant la saison sur terre battue! En Australie, il avait émis le souhait de «rester en bonne santé toute la saison et pouvoir être performant à 100% sans interruptions dues à des blessures». Son vœu le plus cher ne sera une fois de plus pas exaucé.
Des douleurs «folles» à Rome
C’est finalement à Madrid qu’il est revenu au jeu. Mais c’est surtout lors du Masters de Rome que le joueur le plus titré de l’histoire a fait parler de lui. Point de «dolce vita» pour le joueur de 36 ans qui boite sur le court avec des douleurs «folles» dans le pied et perd en huitième de finale contre Denis Shapovalov. Nadal s’est rendu à Paris avec seulement cinq matchs sur terre battue. Le monde entier se demande si son pied va tenir le choc de la répétition des efforts?
Sur la terre battue de Roland Garros, Nadal montre qu’il n’a pas besoin de beaucoup de préparation. Là où il a gagné treize fois, Nadal retrouve sa force d’antan. Il le montre de la manière la plus impressionnante lors de son match de folie contre Novak Djokovic. «Ne sous-estimez jamais un grand champion», avait prophétisé Roger Federer dans ses félicitations australiennes adressées à Nadal sur Instagram.
Plutôt un nouveau pied qu’un titre
Ses problèmes au pied gauche ne sont toutefois pas oubliés. C’est pourquoi le médecin de Nadal fait partie de son entourage à Paris. «Je préférerais perdre la finale de dimanche et avoir un nouveau pied», avoue le joueur de 36 ans après la demi-finale dramatique contre Sascha Zverev. Malheureusement, le syndrome de Müller-Weiss ne se guérit pas.
Il y a une semaine, Nadal acclamait encore le Real Madrid au Stade de France lorsqu’il a remporté son 14e titre en Ligue des champions, à une quinzaine de kilomètres de Roland-Garros. Dimanche, le «Roi de la terre battue» peut faire une nouvelle fois honneur à son nom et remporter les Internationaux de France pour la 14e fois. De quoi écrire un nouveau chapitre dans cette année de folie. Et on n’est qu’en juin.