C'était votre troisième match difficile d'affilée. Comment vous sentez-vous physiquement et mentalement ?
Physiquement, je suis OK. Aujourd'hui (vendredi), il faisait très chaud et très humide. Je sais par expérience que dans ces conditions, je souffre un peu plus physiquement. Ca m'est arrivé en Australie contre Shapovalov. Il y a eu beaucoup de hauts et de bas durant la partie, mais globalement le niveau a été bon avec des points extraordinaires. Mais quand la balle est lente et lourde à cause de l'humidité, on souffre plus que dans des conditions sèches.
Psychologiquement, j'ai dit tout ce que j'avais en tête après Rome. Rien n'a changé. Après ça, je n'étais pas très optimiste en ce qui concerne mon pied, tout en étant positif sur le fait que je serais en mesure de jouer ici. Et me voilà. J'ai joué, je me suis battu, j'ai fait tout mon possible pour me donner au moins une chance d'arriver là où je suis, de jouer la finale de Roland-Garros. Et tous les sacrifices que j'ai dû faire, tous les moments que j'ai traversés pour essayer de continuer à jouer, tout ça fait sens quand on vit des moments comme ceux que je vis dans ce tournoi.
Vous n'étiez pas au mieux non plus en arrivant en Australie en janvier. Où êtes-vous le plus surpris d'avoir atteint la finale ?
J'ai été davantage surpris par ma finale en Australie. Finalement, ici on est à Roland-Garros, ma préparation a été mauvaise, très légère malheureusement, mais on ne peut pas nier que c'est le tournoi dans lequel j'ai eu le plus de succès dans ma carrière.
Quel que soit l'état dans lequel tu arrives, tu sais que si tu es capable de passer les premiers tours, tu as toujours l'espoir qu'à un moment donné, arrivent cette inspiration et ce changement. Dans ce sens, c'était plus surprenant en Australie. Mais après tout ce que j'ai traversé ces derniers mois, c'est incroyable. C'est un succès important évidemment. Pour moi, ça veut dire beaucoup de me créer une opportunité de plus de jouer ici le dimanche.
Si vous deviez choisir entre avoir un pied tout neuf et gagner la finale dimanche, que préféreriez-vous?
Perdre la finale, sans aucun doute. Un pied tout neuf me permettrait d'être plus heureux dans ma vie quotidienne. Gagner, c'est agréable et ça te remplit d'adrénaline, mais c'est momentané. La vie continue, et c'est beaucoup plus important que n'importe quel titre. Après la carrière que j'ai eue... Bien sûr j'ai toujours fait le maximum d'efforts pour me donner les meilleures chances possibles, quelle que soit ma condition physique, mais j'ai la vie devant moi et j'aimerais bien pouvoir aller jouer avec mes amis à l'avenir. Mon bonheur passe avant n'importe quel titre. Un pied neuf, ne pas avoir la douleur que j'ai au quotidien, ça me changerait la vie.
(AFP)