L’expulsion d’Australie de la star du tennis Novak Djokovic est devenue une affaire d’Etat en Serbie. Son président, Aleksandar Vucic, a soutenu son compatriote tennisman avec ferveur et n’a pas hésité à parler d’une «chasse aux sorcières» contre le numéro 1 mondial. Selon lui, son expulsion en raison de sa non-vaccination n’est rien d’autre qu’une attaque malveillante contre l’Etat serbe.
Comment aurait-on réagi en Suisse si notre Roger Federer national avait été à la place de Djokovic? Nous ne sommes sûrement pas les seuls à nous être posés la question étant donné l’ampleur de l’affaire. Dans une interview accordée à «CH Media», la ministre des Sports Viola Amherd a abordé la question.
«Les lois sont les mêmes pour tous»
La conseillère fédérale ne cache pas ce qu’elle pense d’un pareil cas d’ingérence politique comme celui qui est arrivé en Serbie. «Pour moi, il est clair que les lois et les règles s’appliquent à tout le monde. Indépendamment de la réputation, de la richesse ou d’autres caractéristiques, assure-t-elle. Les lois sont les mêmes pour toutes et tous, et nous devons nous y conformer.»
Son propos est clair et net: «En tant que ministre des sports, je ne serais pas plus intervenue dans un tel cas que dans un autre. La loi s’applique dans tous les cas dans notre pays.»
La Suisse «a une relation saine» avec les stars du sport
A la question comment aurait-elle réagi si Roger Federer s’était retrouvé dans une telle situation, elle répond: «J’ai pu apprendre à connaître Roger Federer et je ne peux pas imaginer qu’il se retrouve un jour dans une telle situation. C’est un sportif extrêmement correct et exemplaire.»
En Suisse, nous avons «heureusement une relation saine avec les personnalités publiques. On se réjouit quand les sportifs réalisent de bonnes performances et on les admire, mais qu’il y ait une telle exaltation autour des stars du sport, qu’on les présente comme des messies ou des martyrs, nous en sommes assez loin», affirme la conseillère fédérale.
Quota de femmes pour les instances sportives
Dans la même interview, elle s’exprime en outre sur la promotion des femmes dans le sport. D’ici 2024, les instances dirigeantes des fédérations sportives nationales devront compter au moins 40% de femmes.
Un vrai défi pour les fédérations. «Mais je suis convaincue qu’on y parviendra», assure Viola Amherd Si les femmes participent aux décisions dans le sport, d’autres points de vue pourront être pris en compte. La conseillère fédérale déclare que cet objectif pourrait être atteint en encourageant les partenaires avec des subventions, ou à l’inverse, en les pénalisant.
Les femmes ont généralement un autre parcours de vie que les hommes et d’autres expériences, explique-t-elle. C’est pourquoi il est important, dans des domaines tels que les sciences du sport par exemple, que tout ne soit pas orienté vers une vision masculine du milieu, comme c’était parfois le cas jusqu’à présent.
(Adaptation par Thibault Gilgen)