Prendre du recul? Ce n'était pas dans les plans de Michelle Gisin trentenaire depuis le début du mois. Bien au contraire. Après onze années passées dans l'équipe technique féminine, elle a rejoint le groupe de vitesse de Swiss-Ski avant cette saison. «Pour moi, le slalom n'est plus une priorité», avait-elle avoué.
Elle s'est plutôt concentrée sur le slalom géant lors de sa préparation, dans le but de trouver une bonne forme technique pour la descente et le super-G. «C'est une évolution naturelle pour beaucoup de skieuses. Avec l'âge, on n'est plus aussi explosive, ce qui est très important en slalom. En revanche, j'ai plus d'expérience, ce qui m'arrange dans les disciplines de vitesse», nous avait-elle confié.
Du jour au lendemain, leader
Jusqu'ici, tout va bien. Mais le fait est aussi que Wendy Holdener (30 ans) s'est gravement blessée à la cheville à l'entraînement et sera absente longtemps. La conséquence? Premièrement, l'équipe suisse de slalom va devoir se passer de sa leader de longue date, dès le slalom nocturne de Courchevel.
Deuxièmement: bien qu'elle se concentre sur les disciplines rapides, Gisin est tout à coup devenue leader en slalom. «Elle est extrêmement importante pour les prochaines courses», a convenu l'entraîneur en chef Beat Tschuor.
La pression monte
La pression monte donc sur Michelle Gisin. Tout porte toutefois à croire qu'elle saura la gérer. Avec ses 21e, 15e et 6e places, elle a jusqu'à présent réalisé une progression remarquable. Un an après être passée de Rossignol à Salomon, Gisin se sent de plus en plus à l'aise sur son nouveau matériel. «Nous avons une base très solide. Cela nous permet de travailler beaucoup mieux sur les détails», applaudit-elle en faisant référence à son responsable matériel, Christian Gamper.
Tous deux ont récemment bricolé une nouvelle plaque de fixation. Avec succès. «Il m'est difficile d'expliquer comment elle fonctionne, s'excuse-t-elle. Ce qui compte, c'est que je ressens une meilleure résistance au niveau de la chaussure dans les pentes raides. Cela me permet de libérer le ski plus rapidement pour viser la prochaine porte.»
Départ raide à Courchevel
Ce n'est pas la seule raison qui incite à l'espoir. Le départ plus raide de Courchevel, comparé aux slaloms précédents de Levi et de Killington, convient mieux à l'Obwaldienne.
Pourquoi? Parce que le début n'est pas aussi plat. Gisin l'admet bien volontiers: «L'accélération dans les passages plats est l'un de mes grands chantiers. En vitesse, je suis une bonne partante, mais pas en slalom».