Lorsque Lara Gut-Behrami franchit la ligne d'arrivée à Crans-Montana, les patrons de Swiss-Ski applaudissent dans l'aire d'arrivée. Le président Urs Lehmann, le codirecteur général Diego Züger et le chef du ski alpin Hans Flatscher peuvent sourire. La raison: la Tessinoise s'impose, encore une fois et en plus à domicile.
Une 44e victoire en Coupe du monde, mais il faut quelques secondes de plus pour que les spectateurs exultent. La raison? La ligne d'arrivée est rehaussée, car la neige est dangereuse sur le bas du tracé. «Une mesure logique parce que le saut d'arrivée était dangereux et l'aire d'arrivée impraticable», estime la gagnante.
Lara Gut-Behrami comme Lindsey Vonn et Mikaela Shiffrin?
Cette adaptation ne peut pas arrêter Gut-Behrami. Comment le pourrait-elle? Peu importe les conditions, la Tessinoise maîtrise tout depuis des semaines. Elle a remporté les quatre dernières courses auxquelles elle a participé: un super-G, deux géants et maintenant la descente du Mont-Lachaux. Elle accentue son avance au classement général de la Coupe du monde à 105 points et devrait gagner le gros globe de cristal.
En plus de cela, elle a toutes les chances de remporter trois petits globes récompensant chaque discipline. Quatre globes en un seul hiver? Avant elle, chez les femmes, seules Lindsey Vonn (2010 et 2012) et Mikaela Shiffrin (2019) y sont parvenues. Lara Gut-Behrami peut devenir leur égal.
Comme en 2016 lors de son duel avec Lindsey Vonn, Lara Gut-Behrami profite cette fois encore de l'absence d'une autre Américaine, Mikaela Shiffrin, blessée. Comme Mikaela Shiffrin a déclaré ce vendredi qu'elle ne reviendrait probablement pas en Coupe du monde avant mars, Lara Gut-Behrami a pratiquement le champ libre. «Cela me ferait certainement plaisir de remporter le classement général de la Coupe du monde. Mais cela ne sert à rien d'en parler dès maintenant», affirme-t-elle.
Elle écrase la concurrence
Lara Gut-Behrami n'est pas euphorique après son triomphe en Valais. Elle est heureuse de sa 44e victoire en Coupe du monde, bien sûr, mais en analysant sa course victorieuse, elle peste: «cette neige molle ne me convient pas, je la sens à peine. Le ski a également glissé à plusieurs reprises. Et ma ligne n'était pas non plus comme je le voulais.»
Ce sont des phrases qui doivent passer comme des coups de fouet aux oreilles de ses concurrentes. Surtout que Lara Gut-Behrami souligne toujours qu'elle ne risque pas tout pour une course. «Le plus important, c'est de rester en bonne santé. J'ai certes été à la limite à plusieurs reprises aujourd'hui, mais je me sens très sûre de moi sur les skis.»
«Le sport avant le spectacle»
«Je sais à quelle vitesse on peut se retrouver à l'hôpital. Et je ne veux pas que cela arrive», dit Lara Gut-Behrami. Pourrait-elle même s'imaginer renoncer à des courses si elle ne se sentait pas prête? C'est la dernière de toutes les options, explique-t-elle: «il serait alors plus logique, par exemple, de ne pas assister au tirage au sort des dossards le soir pour me reposer. Le sport est ma priorité, pas le spectacle.»
Si Lara Gut-Behrami remporte pour la deuxième fois le grand globe de cristal, elle deviendra la femme la plus âgée de l'histoire de la Coupe du monde à réaliser cet exploit. À Crans-Montana, tout le monde veut y croire!