Marco Odermatt n'a pas de bons souvenirs de Kvitfjell. Depuis 2019, le Nidwaldien a disputé six courses de Coupe du monde sur la piste olympique de 1994 et n'a jamais fait mieux qu'une 13e place en descente en 2022.
Alors pourquoi est-ce que la superstar du lac des Quatre-Cantons, qui ne cesse de gagner partout, peine-t-elle autant sur la piste norvégienne? Blick analyse les causes avec trois hommes qui ont marqué la descente de Kvitfjell à leur manière.
L'Autrichien Hannes Reichelt y a fêté sa onzième victoire en Coupe du monde en 2015. «Pourtant, les premières années sur cette piste, j'ai vécu exactement la même chose que Odi, j'étais lent du début à la fin. Et j'ai longtemps eu l'impression qu'en tant que bon technicien, je n'arriverais jamais à gérer les nombreux passages de glisse», se souvient le skieur de 43 ans. «Mais à un moment, j'ai réalisé qu'il y avait quelques passages sur cette piste où les capacités techniques apportaient beaucoup plus que ce que je pensais. J'ai pris des virages plus serrés que conseillé par mes entraîneurs. Si Odi fait de même, il pourra gagner sur cette descente» explique Hannes Reichelt.
Le compatriote salzbourgeois de Hannes Reichelt, Michael Walchhofer, a remporté la 19e et dernière victoire de sa carrière à Kvitfjell en 2011. «Sur cette piste, tu as particulièrement besoin de sensations de glisse. Et j'ai l'impression qu'Odermatt a cette compétence depuis cet hiver.» Le champion du monde de descente 2003 pourrait-il parier de l'argent sur la fin de la malédiction du Nidwaldien en Norvège cette année? «Malgré sa bonne évolution dans les parties de glisses, je ne mettrais jamais autant d'argent sur Odermatt à Kvitfjell que je le ferais à Kitzbühel ou Wengen. Aussi parce que cette piste est particulièrement sensible au vent.» Cela signifie qu'il pourrait tout de même aligner quelques billets.
Difficile si le départ est abaissé
L'expert de Blick Bernhard Russi, qui a dessiné la descente dans le grand nord à la fin des années 80, le sait également. «Ici, il y a souvent un vent qu'il est difficile de calculer. Mais pour Odermatt, le plus important sera que la course puisse être lancée depuis le départ originel. Sinon, il lui manquera deux virages dans lesquels il pourrait faire la différence grâce à sa technique hors pair.»
Or, au grand dam du double vainqueur du classement général de la Coupe du monde, tout porte à croire que ces deux virages manqueront ce samedi. La première séance d'entraînement a dû être effectuée depuis le départ de réserve en raison du brouillard. Et comme les prévisions météorologiques pour vendredi ne sont pas vraiment bonnes, il y a peu de chances que l'on puisse s'entraîner dans la partie supérieure. Le départ de la course devrait donc aussi être abaissé. «Depuis le haut, Kvitfjell est une belle descente, mais elle fait partie des parcours les plus faciles du circuit. Si en plus les deux seuls virages techniquement exigeants sont supprimés, cela devient très, très facile», explique Marco Odermatt après sa 23e place à l'entraînement. Une chose est sûre: plus une descente est facile, plus le champ des prétendants à la victoire s'élargit.