Une quatrième victoire de suite, la 7e cette saison, le gros globe de cristal toujours plus à portée, et pourtant Lara Gut-Behrami ne jubilait pas au moment de se présenter devant la presse.
«Je suis évidemment contente de ma manche et comment j'enchaîne, analyse la Tessinoise. Surtout que je ne suis pas celle qui maîtrise le mieux la neige molle. Mes sensations n'étaient pas les meilleures, j'étais à côté des lignes sur les passages où je suis normalement le plus à l'aise. Mais c'est surtout l'attitude qui était bonne parce que j'ai continué à attaquer. Dès que je sentais un peu d'appui sous le pied, j'ai essayé de produire de la vitesse. Parce qu'aujourd'hui, ce ne sont ni les lignes ni la technique qui ont fait la différence.»
La Tessinoise gère mieux son calendrier
La skieuse de Comano l'a répété, ses succès en géant constituent la base de tout. «J'ai pu prendre le temps pour construire ma confiance en vitesse», lâche-t-elle. Quand on lui demande si elle se sent «dans la zone» en ce moment, cet état qui permet à un athlète de dominer son sujet peu importe les conditions, la Luganaise ne voit pas la chose comme ça. «Je sens que je suis en train de mettre les bonnes priorités, explique celle qui n'est plus qu'à deux succès des 46 victoires en Coupe du monde de Renate Götschl. Il faut gérer la fatigue et la chaleur, la saison est longue. Aujourd'hui, je me focalise sur ce que je peux faire, sur les choses qui comptent pour moi.»
Avec une descente samedi et un Super-G dimanche, «LGB» sait que la récupération va être fondamentale si elle entend faire ce qu'elle aime le plus. «Le plus important, c'est de couper la ligne sur ses deux skis et de rester en santé, note la leader du général de la Coupe du monde avec 105 points d'avance sur Mikaela Shiffrin. Aujourd'hui, je suis partie quelques fois à la faute et je me suis battue pour rester sur mes skis. Le but va être de bien skier sans prendre de risques inutiles.»
«Aujourd'hui, c'était limite»
Avec une ligne d'arrivée remontée de quelques dizaines de mètres, le jury a de nouveau été contraint de trouver une solution pour éviter que les athlètes prennent des risques inutiles en fin de course. «Aujourd'hui, c'était limite, conclut la Tessinoise. C'était un vrai challenge. Mais avec ces températures, ce n'est pas étonnant. C'est une difficulté en plus à maîtriser entre la fatigue, la vitesse et la neige molle. C'est la première de ma vie qu'on relève l'arrivée, mais c'était intelligent. La fin est casse-gueule, on l'a vu aux entraînements avec deux filles qui ont eu de la peine à s'arrêter. On ne se rend peut-être pas compte, mais on a vu hier avec le GPS que j'ai franchi la ligne à 137 km/h et c'est vraiment dur de s'arrêter lorsque la neige casse.»
(ATS)