Dominik Paris n'a jamais vécu autant de moments de frustration en Coupe du monde qu'à Val Gardena (Italie). A l'exception de sa troisième place en 2014, le colosse de 110 kilos, qui a grandi à Ulten, à 50 minutes en voiture de Val Gardena, a toujours manqué le podium en descente sur la Saslong. Après avoir terminé à la 42e place de «sa course» l'année dernière, Paris a déclaré au patron de l'hôtel de l'équipe italienne: «Je ne reviendrai pas ici l'année prochaine, prendre d'autres départs sur cette piste n'a aucun sens pour moi!»
Le sextuple champion de Bormio et quadruple triomphateur de Kitzbühel a finalement changé d'avis. Et Paris sort une course phénoménale - à l'arrivée, le skieur de 34 ans devance de quatre dixièmes le tenant du titre Aleksander Aamodt Kilde (31) et de 60 centièmes l'Américain Bryce Bennett (31), qui a remporté jeudi la descente raccourcie sur cette piste.
Des connaissances profitables sur le télésiège
Et les Suisses? Le leader du classement général de la Coupe du monde, Marco Odermatt (26 ans), manque presque une porte à l'entrée du Ciaslat et se classe septième. Le Zurichois Niels Hintermann (28 ans) fint lui dixième.
Le vainqueur secret de cette course vient de l'Oberland bernois et s'appelle Franjo von Allmen. Le jeune homme de 22 ans se classe douzième avec le numéro de dossard 42. Et ce résultat vaut encore plus que la neuvième place que le charpentier de formation a obtenue la veille en super-G. Contrairement à cette descente, le super-G ne comportait pas de passages vraiment sélectifs. Et le triple vice-champion du monde junior de 2022 démontre avec quelle aisance il peut maîtriser les situations les plus difficiles en réalisant le meilleur temps de la section Ciaslat.
Comme il a raté ce passage clé lors du premier entraînement et de la descente raccourcie, Franjo Von Allmen n'est arrivé que tardivement sur la zone de départ. En effet: «J'ai encore regardé quelques courses à la télévision dans ma chambre d'hôtel et j'ai aussi observé quelques athlètes depuis le télésiège. Je voulais recueillir un maximum d'impressions pour gagner en assurance», raconte Franjo Von Allmen, qui a grandi à Boltigen, au pied du Jaunpass.
Le grand danger
Après cette performance, il est clair le monde du ski entier nous envie ce méga-talent. «Franjo Von Allmen incarne la combinaison rare d'un technicien puissant et d'un glisseur sensible», déclare le chef alpin autrichien Herbert Mandl. La légende du ski allemand Felix Neureuther renchérit: «Ce que ce Von Allmen a dans le ventre est vraiment très impressionnant».
L'ex-champion du monde de descente Franz Heinzer (61 ans) a joué un rôle énorme dans le développement de Von Allmen. En tant qu'entraîneur, il a taillé ce diamant brut jusqu'à l'hiver dernier en Coupe d'Europe. Depuis son ascension en Coupe du monde, Von Allmen est coaché de manière exceptionnelle par l'ancien descendeur de Coupe du monde schwytzois Vitus Lüönd.
Le chef de la vitesse chez Swiss-Ski, Reto Nydegger, est convaincu «que Franjo sera super!» En même temps, il avertit: «Pour Franjo, nous devons particulièrement veiller à ce qu'il reste en bonne santé. Il est encore beaucoup trop sauvage sur certains tronçons. Et si cela ne change pas, cela ne se passera pas toujours bien. Il doit apprendre à maîtriser les secrets de la tactique.».