L'analyse de Bernhard Russi
Voici comment Odermatt a fait la différence à Sölden

Cette saison, la différence se fera au niveau du skieur et non du matériel. L'analyse de la légende du ski Bernhard Russi sur le géant de Sölden.
Publié: 25.10.2021 à 11:01 heures
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Dernière mise à jour: 26.10.2021 à 11:35 heures
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Cette saison, tout est encore plus serré d'un point de vue matériel.
Photo: Sven Thomann
Bernhard Russi

Il y a un dicton en allemand qui dit «Was man hat, das hat man». Ce que tu as, on ne peut pas te l’enlever. Et cette maxime prend encore plus d’importance lors d’une course, comme celle de dimanche à Sölden. Lorsque les skieurs sont départagés par quelques centièmes de secondes. Dans pareilles circonstances, les analyses claires deviennent difficiles à faire. De mon point de vue, c’est simplement le meilleur et non le plus chanceux qui a gagné. Le fait que tout soit plus serré en ce qui concerne le domaine matériel est quelque peu surprenant mais sera probablement révolutionnaire pour la saison à venir.

À la fin de la saison dernière, on pouvait penser que Head avait trouvé le Graal avec ses skis de 198 centimètres. Le titre mondial de Mathieu Faivre et le vainqueur de la Coupe du monde Alexis Pinturault avec ces longues lattes ont étayé cette thèse.

Mais dimanche, on a pu voir que quatre marques de ski différentes étaient représentées dans le top 5. C’était intéressant de constater que ce choix de matériel ne fonctionnait pas aussi bien pour tout le monde. Alors que Marco Odermatt a guidé ses Stöckli de 197 centimètres avec une confiance incroyable, gagnant du temps surtout dans les sections plates, Gino Caviezel a évolué dans un autre registre avec ses Dynastar qui sont quatre centimètres plus courts. Le Grison a démontré comment il était possible de tirer des courbes sur des lignes les plus serrées.

Ce matin, c’est sûr que Gino, qui a terminé en quatrième position, va chercher la petite bête. Ce d’autant plus qu’il était encore en deuxième position au dernier temps intermédiaire, à 18 secondes de l’arrivée. Où Marco Odermatt a-t-il fait la différence? La réponse se trouve dans sa capacité à garder la vitesse grâce à sa position aérodynamique parfaite lorsque le terrain devient plus plat. Et ça, «Was man hat, das hat man».

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