Après la neige, l'asphalte
Justin Murisier a roulé avec Tom Lüthi

L'hiver dernier, Justin Murisier était, avec Marco Odermatt, le géantiste le plus constant de Suisse. En attendant la reprise du ski, le Valaisan se donne à fond sur un circuit. Et pas avec n'importe qui.
Publié: 23.08.2022 à 21:39 heures
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Justin Murisier s'est entraîné avec Tom Lüthi sur le circuit de l'Anneau du Rhin en France.
Photo: BENJAMIN SOLAND
Marcel W. Perren

Justin Murisier a déjà effectué de nombreuses manœuvres audacieuses au cours de sa carrière. Mais rarement il n’avait eu autant d’adrénaline qu’à ce moment-là. Le Valaisan, adepte de la vitesse, aborde un virage avec sa moto à 100 km/h sur l’Anneau du Rhin. Et ce n’est pas n’importe quel pilote du dimanche qui est collé à sa roue arrière, mais bien Tom Lüthi.

Le motard suisse le plus titré des temps modernes (champion du monde 125 cm3 en 2005, vice-champion du monde Moto 2 à deux reprises, 17 victoires en Grand Prix) travaille comme instructeur pour BMW depuis sa retraite — en plus de son activité de manager du jeune talent Noah Dettwiler et de directeur sportif de l’écurie Prüstel. C’est grâce à cette première fonction qu’il s’est élancé avec Justin Murisier sur les 3,7 kilomètres du circuit en Alsace. Le skieur a bouclé son tour en 1'36"894.

Des conseils avisés

«Mon ancien coéquipier Robin Mulhauser avait annoncé que Justin ferait aussi très bonne figure sur la moto. Mais il dépasse mes attentes. Il a un sixième sens inné pour ce sport — il maîtrise vraiment sa moto», le félicite Tom-Tom.

Après quelques tours, l’Emmentalois n’a eu qu’une seule petite chose à corriger: «Tu dois redresser la moto un peu plus tôt à la sortie des virages. Tu pourras remettre les gaz plus rapidement.»

Justin Murisier — qui a terminé tous les slaloms géants de la Coupe du monde dans le top 14 l’hiver dernier — a immédiatement appliqué le conseil de Thomas Lüthi et a réalisé un bon temps. Pourtant, en ce dimanche de juillet, le trentenaire ne roulait que pour la troisième fois de sa vie sur un circuit. «J’ai couru à Misano il y a quelques années. J’avais déjà pris énormément de plaisir à l’époque. Mais comme nous n’avons malheureusement pas de circuit en Suisse, je suis ensuite passé à l’enduro, car ça me permet de mettre les gaz à fond devant la porte de chez moi.»

La peur des entraîneurs

En enduro, le quatrième du dernier slalom géant d’Adelboden a toutefois aussi livré des performances impressionnantes loin de chez lui. L’été dernier, Justin Murisier a pris la huitième place en Roumanie lors de l’une des courses «offroad» les plus brutales au monde.

Pourtant, les entraîneurs de ski ont parfois regardé d’un œil très critique les affinités prononcées du Bagnard pour la vitesse sur deux roues. «Certains entraîneurs s’y sont longtemps opposés, car ils pensaient que je m’exposais à un trop grand risque de blessure sur une moto. Mais depuis, mes coaches ont compris que la moto est aussi un outil d’entraînement idéal. Sur un parcours sélectif, la chevauchée sur une enduro exige énormément de coordination, de force et d’endurance.»

Départ pour l’Amérique du Sud

Justin Murisier a dû suspendre sa préparation cet été, les remontées mécaniques de Zermatt ayant cessé leur activité en raison des températures élevées et de la trop fine couche de neige.

Le 29 août, Justin Murisier, Marco Odermatt et Cie s’envoleront pour un camp d’entraînement au Chili. À l’inverse, le ski revêt une importance particulière pour Tom Lüthi. «J’ai fait des courses de ski quand j’étais enfant et je ne me suis jamais laissé interdire ce sport, même en tant que pilote de moto. Une fois, on m’a présenté un contrat avec une interdiction formelle de skier. Mais je n’ai signé qu’après que cette clause a été retirée.»

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