On avait eu, le 26 juillet sur la Seine, l’hommage à une France révolutionnaire, fière de son identité métissée, romantique et transgressive. Changement de décor radical au Stade de France dimanche soir, sous la férule du même metteur en scène Thomas Jolly, avec des costumes toujours signés du créateur suisse Kevin Germanier. C’est une grand-messe olympique et elliptique que Paris a offert au monde, avant de passer le relais à Los Angeles, ville organisatrice des Jeux 2028.
Nos chroniques sur les JO de Paris
Pas de pluie cette fois. Le 26 juillet, le défilé fluvial des athlètes s’était déroulé sous un crachin ininterrompu, trempant jusqu’aux os les centaines de milliers de spectateurs, mais aussi les délégations officielles. C’est au contraire par une superbe soirée estivale que le grand show nocturne s’est déroulé, après l’entrée souriante des délégations, avec leurs lots de médaillés. Une soirée placée sous deux impératifs: la fête et l’éloge de l’Olympisme, revisité sous forme d’une pièce de théâtre antique, où les personnages se retrouvent dans un continent perdu, en quête des anneaux qui forment le fameux symbole.
Pas de provocation
Pas de provocation au rendez-vous, comme le spectacle de Marie-Antoinette décapitée ou du défilé des mannequins transgenre sur la Seine. La seule note divergente, au pays de Voltaire et de la laïcité, aura été celui de la marathonienne néerlandaise Sifan Hassan, montée sur le podium avec les cheveux recouverts d’un voile, pour recevoir tout sourire sa médaille d’or gagnée le matin même au terme d’une course superbe. La preuve éclatante de la diversité du monde et de nos sociétés occidentales.
Pour le reste? Une ambiance festive et musicale, émaillée des multiples séquences de remerciements, en particulier envers les 45'000 volontaires qui ont rendu possible ces JO. Et puisqu’il faut un champion pour incarner une édition des Jeux: c’est vers celui qui a porté la flamme jusqu’au stade de France, en provenance de la vasque aérienne des Invalides, que tous les regards se sont tournés. Lançé par «Sous le ciel de Paris» chanté par Zaho de Sagazan, Léon Marchand, 22 ans, restera en effet comme le héros de ces JO. C’est à lui, avec les autres athlètes représentant les cinq continents, dont le judoka français Teddy Riner, qu’est revenu le soin d’éteindre la flamme qui, on le sait, repart à chaque édition de son berceau antique: Olympie, en Grèce.
Une grand-messe
Une grand-messe en trois temps. Le temps théâtral de Thomas Jolly. Le temps musical, avec un karaoke de plusieurs grandes chansons françaises, puis une montée sur scène des groupes Phoenix et Air, appuyée par la chanteuse Angèle. Puis le temps de Hollywood, avec l’acteur Tom Cruise en messager du drapeau olympique. Un concert sur Venice Beach, et le ton est donné. Les jeux de 2028 ne seront pas, comme ceux de Paris, enracinés dans une ville historique transformée en stade. Ils seront là pour éblouir. Au pays du miracle factice qu’est Los Angeles, capitale mondiale du cinéma.
Indéniable succès populaire
Il fallait bien en finir après deux semaines de compétitions transformées en indéniable succès populaire, logistique et sécuritaire. C’est donc fini. Paris se prépare maintenant, à partir du 28 août, à accueillir les Jeux paralympiques par une cérémonie sur les Champs-Elysées. Emmanuel Macron, silencieux au Stade de France, s’exprimera ce lundi dans le quotidien «L’Équipe» avant de recevoir à l’Élysée tous les corps constitués qui ont participé à ce que tout le monde considère désormais comme une «parenthèse enchantée».
«My Way», chanson française devenue l’un des plus grands tubes anglo-saxons de tous les temps, a logiquement conclu la cérémonie, entonnée en anglais par Yseult et non Beyoncé, comme on l'avait laissé entendre. Message limpide: c’est à leur façon que les Californiens vont maintenant enchanter la planète olympique et accueillir, dans quatre ans, le grand barnum financier et sportif du CIO.
A ne pas manquer: Le styliste valaisan Kevin Germanier dialoguera avec Luisa Ballin, ce vendredi 16 août à 19h00 au Centre de Congrès Le Régent à Crans-Montana, accompagné par la fanfare Ancienne Cécilia de Chermignon, dans le cadre de l'association Swiss Made Culture.
Réservation : event@swissmadeculture.ch - 079 849 94 85.