Blessé dimanche, Tristan Scherwey a décidé de rentrer en Suisse afin de se faire opérer en fin de semaine. Le Fribourgeois du CP Berne laisse un vide immense dans le vestiaire de l’équipe de Suisse. En anglais, on dit qu’il est «the heart and soul» de l’équipe. Littéralement: le cœur et l’âme de cette équipe. Alors lorsque celui-ci tombe, c’est toute l’équipe qui souffre.
«Suivre son exemple»
«Lors de la pause, nous avons appris que c’était sérieux, s’est souvenu Michael Fora. C’est vraiment un moment difficile, car Tristan est très important pour cette équipe. Il nous pousse tous à être meilleurs. À titre personnel, cela me fait bizarre de me dire qu’il va partir, car c’est mon compagnon de chambre. Cela va faire un vide.» Pour le Tessinois, remplacer Scherwey n’est pas possible. «Mais nous allons tous essayer de suivre son exemple en donnant tout ce que nous avons à chaque occasion.»
Christoph Bertschy a lui aussi rendu hommage à son compatriote. «Il patine toujours comme un con et met une énergie incroyable. D’ailleurs, ce n’est pas un hasard s’il se fait mal en allant mettre de la pression sur un joueur adverse. Il est comme ça. Au moment où j’ai vu qu’il était au sol et ne se relevait pas, je savais que c’était sérieux. Si ce n’est pas grave, il se relève tout de suite. Cela fait vraiment mal de perdre un gars pareil.»
Un hommage sur le banc
Pour la dernière rencontre du tour préliminaire, le maillot de Tristan Scherwey était accroché au bout du banc, contre le plexiglas. «De voir un geste comme ça, cela fait du bien, a apprécié le principal intéressé. Je serai à l’hôpital et mon cœur saignera, mais je serai à fond avec eux et j’y croirai jusqu’au bout.»
Il suffit de voir le joueur du CP Berne dans les couloirs pour comprendre à quel point il peut dégager une sympathie quasi naturelle. Même en béquilles et même lorsqu’il doit quitter ses coéquipiers, il n’oublie pas de rigoler avec les bénévoles de la manifestation. «Ça me fait mal de le voir partir», a remarqué Michael Fora.
«Nous avons clairement envie d’aller loin pour lui, a précisé Christoph Bertschy. J’espère que cela lui a fait du bien de voir qu’il était toujours dans l’équipe en voyant le maillot sur le banc. Dans nos cœurs, il est encore là. On va aller loin pour lui. J’ai vraiment envie qu’on puisse le faire. À nous de compenser son absence en donnant collectivement tous 5% de plus.»
Patrick Fischer a évidemment compris la décision de Tristan Scherwey de rentrer en Suisse afin de se soigner. «Je respecte et accepte ce choix, a détaillé le sélectionneur national. Pour lui, il est désormais capital de bien se soigner et que son opération se passe le mieux possible. Ici, il sera encore avec nous dans nos cœurs.»
Tous espèrent secrètement lui ramener une médaille en Suisse. Et si possible du plus beau métal pour un gars en or.