Dimanche, le premier shift de Tristan Scherwey face à la France a été le dernier. Son ultime apparition du Mondial finlandais, puisque le joueur du CP Berne s’est blessé à la jambe droite lors d’une collision avec la bande. Après avoir rejoint les vestiaires avec peine, il s'est rendu à l’hôpital pour de plus amples examens. Le diagnostic a révélé une fracture au niveau de la cheville.
Ce mardi, le Fribourgeois a pris la peine de revenir sur sa mésaventure en marge de la rencontre face à l’Allemagne. C’est forcément un homme marqué qui s’est exprimé, à quelques heures de rentrer en Suisse afin de passer sur le billard.
Tristan Scherwey, que s’est-il passé?
C’est arrivé avec la charge. Sur le moment, je voulais me relever et je n’avais plus de sensation dans le pied. Je pensais que le patin était cassé. En enlevant le patin, j’espérais que ce n’était pas trop grave. Puis quand j'ai enlevé la chaussette, ça a enflé. Aux examens, ils ont directement vu la fracture.
Comment vous avez vécu ces deux derniers jours?
Je suis directement parti faire le plâtre à la clinique et ensuite je suis rentré à l’hôtel pour boire une bière. Et voilà… J’étais triste à l’intérieur. Mais ce n’est pas le moment de le montrer. Je ne suis pas encore dans cette phase où j’ai envie de montrer cette tristesse. J’aurai assez le temps ces prochaines semaines de prendre du temps pour moi.
Vous avez décidé de rentrer en Suisse afin de vous faire opérer.
Oui, j’ai pris une journée pour peser le pour et le contre de rester ou rentrer. Mon club, le CP Berne, a accepté que je reste. Mais moi, j’ai décidé de rentrer. Pourquoi? Car je crois vraiment que cette équipe a tout ce qu’il faut pour aller jusqu’au bout. Faire l’opération seulement la semaine prochaine, c’est trop loin pour moi. Je mange des anti-douleurs à longueur de journée. C’est pourquoi j’ai fait ce choix. L’intervention aura lieu en fin de semaine. Mon corps me remerciera plus tard.
Votre maillot était sur le banc. Cela doit forcément vous toucher.
C’est sûr, cela me touche beaucoup. J’aurais vraiment voulu rester ici. J’ai parlé avec Fischi (ndlr: Patrick Fischer, le sélectionneur) et Lars Weibel, et je leur ai expliqué. De voir un geste comme ça, cela fait du bien. Je serai à l’hôpital et mon coeur saignera, mais je serai à fond avec eux et j’y croirai jusqu’au bout.