«Tu devrais faire passer un quiz à 'Büehli' (ndlr: le surnom d’Andres Ambühl). Tu verras, il sait tout sur le hockey. Il regarde tout. C’est vraiment un fou.» Cette idée provient d’un ancien international suisse. Saugrenue cette idée? Pas vraiment.
Au moment où toute l’attention médiatique tournait fort logiquement autour d’Andres Ambühl, Blick lui a proposé une interview sous forme de quiz. «Ok mais pas trop dures, tes questions hein», a-t-il souri en acceptant de relever le défi. Quatorze questions ont été concoctées pour le faire réagir sur certains événements de sa carrière et parler de hockey sur glace avec lui. Mais avant de voir à quel point Andres Ambühl «sait tout», passez le même test que lui en cliquant sur les réponses ci-dessous.
Facile? Voyons comment le Grison s’en est sorti au travers de cette interview au format un peu spécial, retranscrite «dans les conditions du direct» et, évidemment, en se tutoyant.
Dis-moi, c’est vrai que tu connais tout sur le hockey?
Tout, je ne sais pas. Mais c’est vrai que je regarde énormément de matches. Je m’informe sur les statistiques des joueurs dans les différents championnats. Le hockey a toujours été ma passion et j’en fais depuis que j’ai 7 ans. Donc forcément, c’est une grande partie de ma vie.
Le but est de rester dans le hockey comme directeur sportif après?
Je peux me l’imaginer, oui. C’est dans ce domaine que je connais le plus de choses, finalement.
Bon, passons aux choses sérieuses. Tu as à chaque fois l’opportunité de demander quatre propositions si la question est trop dure. Mais je suis sûr que tu vas bien t’en sortir. Première question.
Pas besoin des options sur ce coup. C’est Paolo Della Bella, non?
Tu vois que ce n’est pas compliqué. On passe à la question deux.
Magnitogorsk, facile (rires).
La Russie, c’est quelque chose qui t’aurait intéressé?
Lorsque j’avais 22 ou 24 ans, cela aurait pu, oui. Mais l’occasion ne s’est pas présentée. À l’époque, nous étions plus intéressés par l’Amérique du Nord ou la Suède. La KHL n’est arrivée que bien plus tard.
Hou… La Suède. Laisse-moi deux secondes là. Je crois que j’ai besoin des quatre options.
A. Linus Omark. B. Max Véronneau. C. Ryan Lasch. D. Linus Karlsson.
Ha oui, c’est Ryan Lasch. Il a fait une soixantaine de points. Je dirais 63 ou 64. Quelque chose comme ça. (ndlr: 66).
Dans le style de jeu, la Suède est un pays qui t’intéresse?
Oui, mais pas uniquement au niveau de la façon de jouer au hockey. Au niveau junior, la Suède était toujours le meilleur pays et je me rendais compte que l’on pourrait probablement bien s’y développer. Martin Plüss était parti là-bas. J’ai généralement de bonnes relations avec les Suédois qui viennent jouer à Davos. Principalement Magnus Nygren. Il pense le hockey de la même manière que moi.
C’était Martin Gerber. Je me souviens encore bien de ce tournoi. Surtout parce que c’était le tout premier. Tout était nouveau pour moi. Tout était spécial. À 20 ans, c’était une expérience fantastique avec certains vétérans de l’époque.
Avec les années, tu arrives encore à ne pas confondre les différents championnats du monde? Je pose cette question car moi qui en ai fait une dizaine, j’ai parfois tendance à mélanger.
Non dans les grandes lignes, je me souviens bien de toutes les compétitions. Évidemment lorsque c’est ton 17e championnat du monde, il peut y avoir quelques petits oublis, c’est logique. Mais oui, j’ai de bons souvenirs. Tu as commencé quand?
2008 à Québec.
Ho! Celui-ci était vraiment fantastique. Mais pour tout dire, je dois vraiment me concentrer pour ne pas confondre les tournois.
Tappara Tampere.
6. Là c’est quand même un peu simple. J’étais présent cinq fois sur les six (rires). Une année lorsque Davos gagne, je suis à Zurich. C’était le cinquième d’Arno.
As-tu encore des contacts avec Arno Del Curto?
Non je n’ai plus jamais eu de contact avec lui depuis que cela s’est terminé à Davos. Tôt ou tard, on va se recroiser. Les circonstances de son départ à la fin n’étaient pas idéales. C’est comme ça. J’aurais espéré que cela se termine d’une meilleure façon.
À Rögle.
Je pensais que celle-ci allait t’embêter. Lorsqu’un joueur est engagé, es-tu impliqué dans le processus?
En ce moment, non. Ce n’est plus le cas. Mais par le passé avec Arno Del Curto ou Raeto Raffainer, ils m’ont parfois demandé si je connaissais tel ou tel joueur. Mais désormais ce n’est plus le cas. Mais cela ne me dérange pas.
C’était… Fischi (ndlr: Patrick Fischer). Bon ce n’était pas bien compliqué. C’était lui, Gianola ou Rizzi (rires).
Exact. Vous avez joué ensemble. Il était ton capitaine. Il est désormais ton sélectionneur. Avez-vous une relation normale entre un entraîneur et son joueur?
Oui je pense. Mais nous nous connaissons depuis tellement longtemps que la confiance entre nous est forcément plus grande avec les années. En ayant joué avec, je sais également comment il réagit dans certaines situations. Je pense que c’est plus simple pour moi, mais cela ne change pas le respect que j’ai pour lui. Lorsque j’avais 18 ans, il était capitaine. Aujourd’hui, c’est lui le chef et moi je suis joueur. Le rapport hiérarchique existe toujours.
Hmmm. Pas simple celle-ci. (il murmure) Faille?
Tout juste.
Dion Knelsen était longtemps en tête mais s’est blessé en fin de saison et a été rattrapé. C’est pour cela que j’ai hésité.
Phoenix. Enfin Arizona.
Juste. As-tu un rôle de vétéran avec les jeunes joueurs comme Valentin Nussbaumer qui arrivent dans ton vestiaire?
Oui, je pense que je m’entends généralement bien avec les jeunes joueurs. Ils sont différents aujourd’hui de ce que nous étions à mon époque lorsque j’étais un gamin dans l’équipe. Mais je les comprends. Je me rends compte que mes centres d’intérêt sont différents des leurs, mais j’ai toujours dans un coin de ma tête comment j’étais à leur âge. Cela me permet de relativiser certaines choses ou de mieux comprendre certaines choses.
Cette saison… (il réfléchit 5 secondes). Aïe, je crois que j’ai besoin d’aide.
Leon Draisaitl, Roman Josi, Kirill Kaprizov, Alexander Ovechkin.
Ha mais oui évidemment. Draisaitl.
La Russie.
Tu te souviens encore bien de ce tournoi à domicile?
Oui, très bien même. C’était extrêmement cool de jouer en Suisse. Mais nous ne sommes jamais vraiment rentrés dans le tournoi. Je m’en souviens très bien. Nous avons joué les États-Unis, la France, la Lettonie. Mais on n’a jamais été dans le rythme et au final nous n’avons pas joué les quarts de finale. C’était d’autant plus agaçant de ne pas nous qualifier que de jouer dans cette patinoire de Berne pleine à chaque match, c’était vraiment une expérience cool à vivre.
En 2020, il devait y avoir un Mondial en Suisse qui a été annulé. Cela signifie que tu ne joueras plus d’autre tournoi au pays. Cela t’attriste?
Je ne dirais pas que j’ai des regrets à titre personnel. Mais par contre je trouve extrêmement dommage de ne pas avoir eu la chance de disputer ce tournoi à la maison. Cela aurait probablement été un highlight de ma carrière. Avec les années, tu commences à… je ne sais pas si je peux dire profiter… mais à apprécier encore davantage les moments que tu vis. Tu réalises peut-être plus leur valeur. En 2008, j’étais encore jeune et je ne me rendais peut-être pas encore bien compte de la chance que c’était.
Stransky avec 26 buts (ndlr: le total est correct).
C’est la plus dure celle-ci. Non, je ne sais pas. Je dirais 550 points.
Les quatre propositions étaient 465, 565, 665, 765.
Alors 565.
Non, 665 avec les play-off. 568 de saison régulière et 97 de play-off.
Ha quand même (rires). Je ne pensais pas. Bon… En même temps il faut dire que j’ai joué plus de 1000 matches donc ça fait 0,66 point par match. Ça va, c’est pas si mal. Je crois.
Félicitations, tu as passé le test avec mention. 13/14 dont 11/14 sans indice.
Merci. Tu as été assez sympa avec moi je dois dire.