«Andres, c'est un cadeau du ciel.» L'hommage appuyé de Félicien Du Bois à l'égard de son ancien compère pourrait sembler exagéré, mais lorsqu'on discute avec ceux qui côtoient ou ont côtoyé Andres Ambühl durant leur carrière, on se dit que le Neuchâtelois a trouvé une formule adéquate.
Samedi après-midi à Helsinki, le Grison de 38 ans va enfiler le maillot à croix blanche pour la 120e fois dans le cadre d'un Championnat du monde et battre le record détenu jusque-là par le défenseur allemand Udo Kiessling. Et sans une blessure avant le Mondial 2018 et sans l'annulation de l'édition 2020 en raison du Covid, cette marque serait la sienne depuis bien longtemps.
«Je suis impressionné par ces chiffres, glisse son ancien coéquipier à Davos, Félicien Du Bois, aujourd'hui consultant pour la RTS. Je le connais depuis tellement longtemps, parce qu'avant d'être coéquipiers à Davos, on a été adversaires dès les M13 ou quelque chose comme ça lorsque j'étais en sélection Jura/Neuchâtel/Fribourg et qu'il était avec les Grisons. C'était déjà ce numéro 10 dominant. Et comme on est de la même année, je l'ai croisé tout au long de ma carrière.»
L'histoire hockeyistique de ce fils de paysans des Grisons a commencé en 2000 avec trois matches de National League et le Championnat du monde M18, où il était capitaine de la sélection. Et depuis ce moment-là, il ne s'est pas passé une saison sans qu'il endosse le chandail de l'équipe de Suisse. Il a vécu son premier Mondial à Prague en 2004. Seize autres ont suivi, en plus de cinq JO. Avec quatre sélectionneurs: Ralph Krueger, Sean Simpson, Glen Hanlon et Patrick Fischer.
Un exemple à suivre
«C'est un exemple à suivre pour tous les jeunes, salue Tristan Scherwey. Je crois qu'il a mérité tout ce qu'il a eu durant sa carrière. Et quand tu le regardes, tu crois qu'il a encore 30 ans. Être encore un pareil leader à son âge en National League et en équipe de Suisse, je pense qu'il y en a peu qui peuvent avoir un tel parcours. C'est une inspiration pour tous les autres et en plus c'est une hyper bonne personne, toujours là pour l'équipe.»
Jeudi matin lors d'une séance d'interview, celui que tous appellent «Buehli» débarque tranquillement dans le lobby avec son bonnet vissé sur le crâne, avant de s'installer devant un ordinateur. On lui demande avec quel média il s'entretient. «TSN», répond-il. TSN, la plus grande chaîne de sports au Canada, qui s'intéresse logiquement à ce fantastique joueur malgré un décalage horaire peu favorable avec Toronto.
«Quand j'étais gamin, je me souviens que je regardais la Coupe Spengler et qu'il était incroyable, raconte Timo Meier. Vous savez, on parle souvent de Crosby ou d'Ovechkin, mais pour les jeunes en Suisse, Ambühl est aussi une idole. Alors de pouvoir être présent avec lui lorsqu'il va battre ce record, c'est vraiment spécial.»
Il sait comment être en forme
Spectateur privilégié de la carrière du Davosien, Félicien Du Bois a dévoilé lors du live des Puckalistes sur La Télé quelques aspects moins connus de ce soldat qui a toujours répondu présent à une convocation en équipe nationale. Un peu comme on suit un ordre de marche: «Il a une passion énorme et elle est restée intacte avec les années. Tous les jours à l'entraînement, c'est le premier qui monte sur la glace. C'est aussi le premier qui sort (rires).»
Et de poursuivre: «Son style de vie est vraiment unique. Ce n'est pas un gars qui fait tout juste en étant hyper attentif aux détails. On pourrait se dire que pour durer aussi longtemps, il doit être très à cheval sur la nutrition ou qu'il fait une heure de stretching chaque jour, mais en fait il vit normalement. Il a une capacité incroyable pour savoir comment être en forme, je pense que cela explique aussi cette longévité. Il n'a jamais exagéré. Souvent en tant que joueur, on se dit qu'il faut en faire plus, qu'il faut faire encore une série. Et souvent c'est la série qui va te coûter de l'énergie et entraîner des blessures.»
Aujourd'hui à 120 matches, qui sait où va s'arrêter le numéro 10? «Selon moi, son record va rester longtemps, prophétise Félicien Du Bois. J'ai de la peine à imaginer comment il pourra être battu.»
Une vie tranquille
Ce que tous rappellent aussi, c'est la simplicité de sa vie hors des patinoires. «C'est un gars hyper humble qui vit normalement, poursuit le consultant de la RTS. C'est une personne assez solitaire, qui n'est pas forcément facile à côtoyer dans le sens où il ne demande pas grand-chose. Lui, je pense que ce qu'il préfère, c'est être à la maison avec sa famille et son chien. Après il est tout à fait sociable au sein d'un groupe, mais il est très tranquille. Et j'ai énormément de respect pour lui.»
Et le Neuchâtelois de conclure, à propos du record: «Je pense qu'il ne se rend pas vraiment compte de ça tant qu'il joue. Ça n'a pas l'air d'être hyper important pour lui. Par contre quand il arrêtera, je pense qu'il pourra regarder dans le rétroviseur et être fier de tout ce qu'il a fait. Aujourd'hui quand on lui parle de ça, sa phrase habituelle c'est: 'C'est cool, mais je n'en ai pas grand-chose à secouer'.»
C'est sans doute pour cela qu'il restera dans la légende.
(ATS)
Championnat du monde 2022, Groupe A.
Samedi 14 mai. Suisse - Italie 5-2.
Dimanche 15 mai. Danemark - Suisse 0-6.
Mardi 17 mai. Suisse - Kazakhstan 3-2.
Mercredi 18 mai. Suisse - Slovaquie 5-3.
Samedi 21 mai. Canada - Suisse 3-6.
Dimanche 22 mai. Suisse - France 5-2.
Mardi 24 mai, 11h20. Allemagne - Suisse
Les équipes classées aux quatre premières places de ce groupe sont qualifiées pour les quarts de finale face aux quatre meilleurs formations du Groupe A.
Tous les matches sont à retrouver en live sur le site de Blick.
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Samedi 14 mai. Suisse - Italie 5-2.
Dimanche 15 mai. Danemark - Suisse 0-6.
Mardi 17 mai. Suisse - Kazakhstan 3-2.
Mercredi 18 mai. Suisse - Slovaquie 5-3.
Samedi 21 mai. Canada - Suisse 3-6.
Dimanche 22 mai. Suisse - France 5-2.
Mardi 24 mai, 11h20. Allemagne - Suisse
Les équipes classées aux quatre premières places de ce groupe sont qualifiées pour les quarts de finale face aux quatre meilleurs formations du Groupe A.
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