Commentaire
Grégory Hofmann ne nous doit rien

Ce mardi soir, Grégory Hofmann devrait effectuer ses grands débuts avec Zoug après avoir mis un terme à son aventure en Amérique du Nord il y a une semaine. Une décision qui fait grincer des dents. Mais au fait, pourquoi?
Publié: 18.01.2022 à 08:06 heures
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Dernière mise à jour: 18.01.2022 à 12:10 heures
Photo: Urs Lindt/freshfocus
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Grégory BeaudJournaliste Blick

Depuis une semaine, Grégory Hofmann a probablement dû avoir les oreilles qui sifflent plus que dans n'importe quelle patinoire depuis le début de sa carrière. Et pourtant, il a disputé un derby tessinois à Ambri avec le HC Lugano. Mais la magnitude de ce par quoi il est passé depuis lundi dernier n'a rien à voir. En renonçant à jouer en NHL, il a pris une décision courageuse. Celle de mettre de son côté un rêve après lequel il a patiné durant toute sa vie. La raison? Sa famille. Dans le monde du hockey sur glace (joueurs, dirigeants et fans), ce choix passe mal.

Il y a évidemment deux aspects à cette nouvelle. Le sportif et le privé. Il est toutefois impossible de les séparer tant ils sont interconnectés. Depuis une semaine, de nombreuses critiques ont confronté Grégory Hofmann à ce choix avec plus ou moins de courage dans le vecteur et plus ou moins de virulence dans le propos. Mais au fond, une question est centrale: de quoi se mêle-t-on?

Il a osé

Il faudrait plutôt retenir le fait qu'il a osé deux choses: 1. Il a quitté son confort personnel et s'est mis en danger, même momentanément. 2. Il a fait fi des critiques qui allaient immanquablement lui retomber dessus.

Au final, toutes les décisions prises dans une vie (et dans une carrière) le sont à la lumière de l'instant présent. Des informations à disposition au moment M. Le choix d'un joueur de changer de club n'est ni plus ni moins que la décision d'un professionnel qui préfère changer de crèmerie. Les projecteurs du sport professionnel sont justes plus éblouissants. La lumière attire les regards et, forcément, les critiques.

En faisant ce choix, Grégory Hofmann a décidé de privilégier son bonheur personnel. Comment lui en vouloir? Et au moment de blâmer ou de commenter le choix d'un athlète professionnel, il ne faut jamais oublier une chose: la carrière d'un sportif ne nous appartient pas sous prétexte qu'on le voit trois fois par semaine à la télévision. En ce sens, Grégory Hofmann ne nous doit rien. Et il l'a bien compris en prenant la décision courageuse de revenir en Suisse malgré les quolibets qui allaient à n'en pas douter lui arriver en plein visage.

Profitons plutôt de le revoir dans notre championnat. La National League avait moins de saveur sans son énergique coup de patin.

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