Grégory Hofmann de retour en Suisse
«Sans plaisir, je ne suis pas aussi performant»

Grégory Hofmann est revenu en Suisse pour la naissance de sa fille, et a décidé d'y rester. Dans une interview à Blick, le serial buteur révèle les raisons derrière cette décision.
Publié: 11.01.2022 à 16:01 heures
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Dernière mise à jour: 11.01.2022 à 21:26 heures
Après 24 matches (2 buts, 5 assists), l'aventure en NHL de Grégory Hofmann à Columbus est terminée.
Photo: AFP
Dino Kessler

Grégory Hofmann, commençons par le plus important: comment se porte votre famille?
Ma femme Jessica et ma fille Jamie Lee vont bien, merci pour la question.

Vous êtes de retour en Suisse et vous allez y rester. Pourtant, ce n’est que récemment que vous êtes parti en NHL, avec également l’objectif d’y rester. Quel est votre état d’esprit?
Un chapitre se termine, c’est un peu une déception. Il y a plusieurs raisons à cela, pas seulement celle de ne pas avoir assez joué.

Lesquelles?
J’ai maintenant 30 ans, la famille a par exemple une autre importance que lorsque j’en avais 22 ou 23.

Vous ne vous sentiez pas à l’aise à Columbus?
La NHL est différente de la National League. D’autres facteurs que les performances sportives y jouent un rôle, comme par exemple le montant du salaire ou le nombre de matches qu’un professionnel a déjà joués et ce qu’il a déjà accompli. Pour ces raisons également, je n’ai peut-être pas été utilisé de manière à pouvoir exploiter pleinement mon potentiel. Je suis un buteur, j’ai besoin de confiance, j’aime que l’ambiance soit bonne dans mon entourage, que tout le monde se sente bien. Vous pouvez dire que j’ai besoin d’harmonie, je vous répondrai que c’est vrai. Je suis comme ça.

Le joueur avec sa femme, Jessica, en 2019.
Photo: TOTO MARTI

C’est donc pour cela que vous ne retournerez pas outre-Atlantique…
En partie, mais pas que. Ma famille est ici en Suisse, et elle est importante pour mon état d’esprit. En tant que sportif professionnel, si quelque chose me pèse sur l’estomac, je ne suis pas aussi performant que je le voudrais. Le plaisir est également une composante importante de mes performances. Pour moi, il va de pair avec le travail. A Zoug, je vais retrouver cette sensation de bonheur. C’est une organisation qui fait tout pour que l’équipe et les joueurs réussissent, ensemble.

Vous semblez libéré.
Le temps passé en Amérique du Nord a été parfois dur, mais parfois très agréable. C’était une lutte dès le premier jour, mais c’est ça, faire partie de la meilleure ligue du monde. Ce qui m’a un peu manqué, c’est la communication entre l’entraîneur et les joueurs que nous entretenons ici en Suisse. A un moment donné, j’ai senti que cela ne fonctionnait pas pour moi, et lorsque je suis rentré à la maison pour la naissance de notre fille, cette conviction a grandi. J’ai alors cherché à en parler avec mon père, mon agent et les gens de Columbus, puis nous avons pris cette décision.

Ce que pense Patrick Fischer du retour de Grégory Hofmann

«Pour nous, le retour de Hofmann est bien sûr une aubaine. Lors du championnat du monde au printemps dernier, Greg était l’un des meilleurs attaquants du tournoi et formait avec Dario Simion et Enzo Corvi l’une des meilleures lignes d’attaque. Pour moi, c’était déjà un peu surprenant qu’on ne mise pas entièrement sur lui et ses points forts à Columbus.»

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«Pour nous, le retour de Hofmann est bien sûr une aubaine. Lors du championnat du monde au printemps dernier, Greg était l’un des meilleurs attaquants du tournoi et formait avec Dario Simion et Enzo Corvi l’une des meilleures lignes d’attaque. Pour moi, c’était déjà un peu surprenant qu’on ne mise pas entièrement sur lui et ses points forts à Columbus.»

N’avez-vous pas craint que votre rêve de NHL se termine?
Comme je l’ai dit, nous avons discuté et pris une décision. A 22 ou 23 ans, j’aurais peut-être pris une décision différente ou je n’aurais même pas pensé à cela. En tant que jeune professionnel, on a d’autres priorités et exigences.

Qu’avez-vous pensé de votre vie à Columbus?
C’est une ville agréable, calme, plutôt petite pour les standards américains, avec des gens sympathiques. J’ai toutefois habité un peu à l’extérieur, à New Albany. Je n’ai pas été très souvent dans la ville elle-même, et je n’y suis pas resté très longtemps non plus.

Grégory Hofmann a les yeux rivés sur les Jeux olympiques.
Photo: Claudio Thoma/freshfocus

Actuellement, vous êtes encore au Tessin avec votre famille.
Oui, ma femme Jessica est tessinoise. Nous sommes en train de chercher un appartement à Zoug avec le club, et nous serons à nouveau ensemble en tant que famille. Et j’aimerais bien reprendre l’entraînement le plus tôt possible. Ensuite, ce sera le début de la chasse aux objectifs sportifs.

Quels sont ces objectifs?
Les Jeux olympiques sont une grande source de motivation. Et puis il y a la défense du titre avec l’EVZ. Je m’en réjouis tout particulièrement.

(Adaptation par Jessica Chautems)

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