Mardi, Dominic Nyffeler célébrait ses 29 ans. Tout juste arrivé à Genève, il était déjà censé avoir effectué ses grands débuts sous ses nouvelles couleurs, dimanche contre Fribourg. Au lieu de cela, le coronavirus s’est invité à la fête. Son anniversaire, le nouveau gardien des Aigles l’a passé à attendre, attendre et attendre encore. Une journée interminable à patienter jusqu’à l’obtention du résultat d’un test au Covid-19.
«C'était une journée plus calme qu'imaginé, remarque-t-il. Par chance, nous avons été négatifs, la quarantaine a donc été levée. J'ai pu prendre un repas avec un ami, comme ça je n'étais pas tout seul.»
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Comme il n’a pas été infecté par la maladie qui a touché huit personnes au club (staff et joueurs compris), Dominic Nyffeler va désormais pouvoir enfin effectuer ses grands débuts dans l’élite. Ça aurait dû être à 28 ans, mais c’est à 29 que le frère de Melvin (Rapperswil) fera le grand saut. Une perspective qui ne semble pas le stresser plus que tant. «On dort bien avant un premier match en National League, rigole-t-il. Finalement, on me demande la même chose qu'en Swiss League: arrêter des pucks.»
Quant à savoir quelle différence il y a entre les deux divisions, il avoue ne pas trop savoir. «Je vous en parlerai après quelques matches, rigole-t-il. Mais de ce que je vois aux entraînements, tout est plus effectué avec un peu plus de précision. Depuis que je suis à Genève, je travaille beaucoup avec Seb (ndlr: Beaulieu, coach des gardiens) et je suis impressionné par le niveau de préparation à ce niveau.»
Une seule chance
En première division, Dominic Nyffeler n’a eu que deux chances. Et encore, il faut le dire vite. À 18 ans, il avait intégré le vestiaire de la première équipe de Rapperswil, le club où il avait terminé sa formation. En 2010, Daniel Manzato était l’inamovible No 1 pour les Saint-Gallois, et le néo-Genevois n’avait alors jamais posé un patin sur la glace. «C'était impossible d'espérer prendre la place de titulaire», se souvient-il, sans aucun regret.
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En 2016, les Langnau Tigers avaient activé sa licence B, alors qu’il évoluait à Thurgovie. Mais cette solution de secours n’avait jamais été utilisée et, là encore, Dominic Nyffeler avait regardé la National League d’un peu plus près, mais toujours de loin. L’appel de l’élite semblait ne devoir jamais arriver.
Déjà passé en Suisse romande
Durant sa carrière, le gardien a déjà connu un passage en Suisse romande. C’était à Ajoie lors des saisons 2017-2018 et 2018-2019. Dans le Jura, il a réalisé de belles prestations: de quoi lui permettre de revenir à Kloten, son tout premier club, par la grande porte. Avec les ambitieux Aviateurs, il en était certain: si les portes de la National League ne s’ouvraient pas à lui, il allait devoir les ouvrir tout seul, comme un grand.
Jusqu’au coup de fil de Marc Gautschi, la semaine dernière. Récemment, Genève avait déjà appelé son coéquipier Sandro Zurkrichen pour trois matches. Pas de quoi frustrer Dominic Nyffeler. «Bien contraire, plaide-t-il. Je me suis vraiment réjoui pour lui. Aujourd'hui, c'est à mon tour d'avoir ma chance.»
À quelques heures de ses débuts, il ne savait pas encore si Melvin serait présent dans les tribunes de la patinoire de Zoug. Hasard du calendrier, le Rapperswil de son frangin est déjà en trêve de Noël, ce qui pourrait rendre la visite possible. «Ce que je sais, c'est que tout le monde regardera à la télévision, rigole-t-il. Pour les enfants ce sera peut-être un peu tard, mais Melvin sera au moins devant la télévision à me regarder, ça j'en suis sûr.»
Ce jeudi soir, sans pour autant en faire toute une histoire, Dominic Nyffeler disputera un match qu’il a attendu toute sa vie.