Zéro club dans le top 6 après six journées! Le football romand espérait un meilleur début de saison, même si Yverdon se trouve en avance par rapport à son tableau de marche. Blick tire un premier bilan, alors que la trêve internationale va permettre à tout ce petit monde de reposer les bases et de se poser les bonnes questions. D'autant que le mercato, qui se finit le 7 septembre, permettra d'affiner encore un peu les effectifs. Des quatre clubs romands, Lausanne est sans aucun doute celui qui devrait se montrer le plus actif dans les trois prochains jours.
Yverdon Sport, 7e ( 6 matches, 8 points)
Marco Schällibaum avait expressément demandé aux observateurs (mais sans doute était-ce aussi et surtout un message à son nouveau président américain Jeffrey Saunders) de laisser du temps à son équipe. «Vous verrez le vrai Yverdon Sport après le match de Coupe de Suisse», avait-il réclamé en début de saison, alors qu'une dizaine de joueurs avaient quitté le champion de Challenge League. Pas moins de quinze renforts sont arrivés depuis et Yverdon est... la meilleure équipe romande après six rencontres!
«On peut dire qu'on est en avance sur les temps de passage», reconnaît Anthony Sauthier, lui-même surpris par ce qu'YS est capable de produire. Les matches à huis clos sur le synthétique de la Maladière étaient particulièrement redoutés par les joueurs et le staff d'Yverdon Sport, surtout au vu du pedigree des adversaires. Les résultats ont été bien au-delà des espérances avec un nul méritoire face à YB (2-2) et, surtout, la démolition inattendue, mais pas imméritée, du Servette FC (4-1).
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Au final, YS n'a pas volé beaucoup de ses huit points, même s'il peut s'estimer très très heureux du déroulement de son déplacement à la Tuilière, où il n'était clairement pas la meilleure équipe face au LS et s'en est allé avec les trois points. A Winterthour aussi, ce samedi, Yverdon s'en est bien sorti avec le point du match nul, mais le fait qu'à plusieurs reprises (YB, LS, Winterthour) les Nord-vaudois aient marqué un but décisif en toute fin de match est bien plus une preuve de caractère que de hasard.
Alors, Yverdon Sport peut-il tenir sur ce rythme et, pourquoi pas, penser à intégrer le top 6? L'histoire récente a permis de tirer quelques enseignements, dont celui-ci, essentiel: il ne faut surtout pas faire l'erreur de sous-estimer ce groupe, lequel a su conserver son état d'esprit grâce aux anciens que sont William Le Pogam, Anthony Sauthier et Kevin Martin. Le travail «d'assemblage» de Marco Schällibaum est également à relever, car faire cohabiter aussi vite et aussi bien des joueurs venus littéralement de tous les horizons n'était pas une évidence. Il serait tout de même étonnant qu'YS termine la première phase en étant le meilleur club romand, mais ce n'est pas ici que l'on prendra le risque d'écarter définitivement ce scénario.
Servette FC, 8e ( 6 matches, 6 points)
Le deuxième club romand dans la hiérarchie de ces six premiers matches, mais bien sûr celui qui est destiné à terminer le plus haut au classement. Servette ne peut pas se plaindre d'être derrière Yverdon sur ce début de saison au vu de la rouste encaissée face aux Nord-Vaudois, et les émotions formidables vécues en coupes européennes expliquent évidemment ce début de saison raté sur le plan domestique.
Servette a dû assimiler un nouveau concept de jeu, une nouvelle philosophie plus directe et plus intense, et il est juste de dire que les automatismes ne sont pas encore acquis, loin de là. À la décharge de René Weiler, les nombreux blessés ne lui permettent pas de travailler avec un effectif complet et, surtout, de mettre en place ces fameuses connections entre les joueurs. Miroslav Stevanovic, Keigo Tsunemoto, Alexis Antunes, Alexander Lyng, Jérémy Frick… Cela fait beaucoup d'absents, surtout en jouant tous les trois ou quatre jours.
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Servette, c'est sûr, demeure un candidat plus que légitime au top 6, et mieux bien sûr, mais il existe un risque, tout de même, que les six rencontres face au Sheriff Tiraspol, à l'AS Rome et au Slavia Prague détournent les Grenat de cet objectif raisonnable et minimal. Ce serait une catastrophe, sans doute, et le SFC ne pourra pas prioriser l'Europe par rapport au championnat. C'est pourquoi René Weiler attend avec impatience le retour de ses blessés afin de pouvoir travailler avec un groupe de taille suffisante. C'est à ce moment-là qu'il faudra juger les progrès effectués. D'ici-là, le directoire grenat laissera sans doute travailler son entraîneur sereinement, ainsi qu'il l'a fait durant plusieurs années avec Alain Geiger, y compris lorsque les résultats n'étaient pas au rendez-vous. Avec un succès certain à la clé.
Lausanne-Sport, 11e ( 6 matches, 4 points)
Le grand paradoxe de ce début de saison: le Lausanne-Sport s'est montré convaincant quatre matches et demi sur six, la demi représentant une mi-temps face à Grasshopper. Mais le LS s'est aussi incliné quatre fois lors de ces six rencontres, ce qui représente autant une injustice qu'un constat implacable.
Clairement, Lausanne mériterait entre trois et cinq points de plus, au moins, au vu de ce qu'il a montré sur le terrain, mais la réalité est aussi que le mercato agité ne permet pas de travailler dans la stabilité et qu'INEOS ne facilite pas forcément la tâche de son entraîneur Ludovic Magnin, lequel avait opté en début de saison pour un 4-3-3 excitant et audacieux, avec deux profils parfaits sur les ailes: les jeunes et prometteurs Rares Ilie et Aliou Baldé. À peine un mois plus tard, Baldé s'en est allé à Nice, ce qui accentue encore un peu l'impression de nombreux supporters du LS que leur club n'est pas une priorité pour son propriétaire, en tout cas pas la première.
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Il reste ainsi trois jours de mercato au LS pour retrouver deux ailiers, au minimum, afin que Ludovic Magnin puisse continuer à jouer en 4-3-3 comme il le souhaite et il sera temps, ensuite, de tirer le bilan de cette campagne de transferts qui semble très réussie sur certains aspects (Noë Dussenne, Karlo Letica, Jamie Roche...) et un peu étonnante sur d'autres plans, dont celui des départs, on l'a dit, où la succession d'Aliou Baldé n'a pas été anticipée, quoi qu'il arrive dans les trois prochains jours, et où le vide laissé par Archibald Brown n'a pas été compensé, avec tout le respect que l'on a pour Chris Kablan, honnête joueur dont le niveau se situe probablement quelque part entre le bas de la Super League et le haut de la Challenge League, ce que ses 115 matches pour le FC Thoune semblent suggérer.
Alors, le LS est-il toujours un candidat au top 6? Une partie de la réponse se trouve probablement dans les trois prochains jours, décisifs pour le mercato. Mais on a envie d'y croire, au vu des promesses affichées lors des premières rencontres et de la qualité de jeu affichée. Ce n'est pas une garantie, d'accord, mais il s'agit tout de même de quelques certitudes sur lesquelles il est possible de bâtir, principalement à mi-terrain où Antoine Bernede, Olivier Custodio et Alvyn Sanches effectuent un début de saison plus que correct, en attendant la montée en puissance de Jamie Roche.
Stade-Lausanne-Ouchy, 12e ( 5 matches, 4 points)
La première victoire de l'histoire du club de Vidy en première division est tombée à temps, juste avant la trêve internationale. Le SLO s'était montré plutôt convaincant jusque-là, sans parvenir à concrétiser cette bonne impression en points, et Anthony Braizat ne s'est jamais cherché d'excuses. Que ce soit face à Lugano, à Lucerne ou à Servette, par exemple, le SLO n'était pas loin, mais manquait d'efficacité dans les deux surfaces de réparation, pour reprendre une expression connue et terriblement adaptée à la situation.
Le SLO n'est sans doute pas un candidat objectif au top 6 et se contentera très volontiers d'un maintien acquis en étant 10e, voire 11e, en cherchant à s'établir gentiment en Super League, tout en restant cohérent avec le projet du club. Vartan Sirmakes, son propriétaire, a les moyens d'aider sa première équipe à effectuer un mercato ambitieux, mais cet homme a une grande qualité pour un président de club: il fait confiance aux bonnes personnes et les laisse travailler tranquillement, en déléguant tout l'aspect sportif à Hiraç Yagan, ce qui semble être une excellente idée au vu des dernières années.
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En clair, le SLO reste raisonnable et humble, ce qui n'empêche pas de bien travailler, au contraire. La progression individuelle de ses joueurs sera un axe important, car Anthony Braizat et Hiraç Yagan partagent la même philosophie: le niveau d'un joueur n'est pas figé dans le temps, le SLO étant là pour aider chacun à se développer. Bien sûr, il faut être bon sur le terrain et performer, mais à la Pontaise peut-être un peu plus qu'ailleurs, on donne le temps aux joueurs de faire des erreurs et de se développer. Le modèle fonctionnait parfaitement à l'étage du dessous et il n'existe aucune raison objective que ce ne soit pas le cas en Super League.
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
---|---|---|---|---|---|
1 | FC Zurich | 14 | 7 | 26 | |
2 | FC Bâle | 14 | 20 | 25 | |
3 | FC Lugano | 14 | 6 | 25 | |
4 | Servette FC | 14 | 2 | 25 | |
5 | FC Lucerne | 14 | 4 | 22 | |
6 | FC St-Gall | 14 | 6 | 20 | |
7 | FC Lausanne-Sport | 14 | 2 | 20 | |
8 | FC Sion | 14 | 0 | 17 | |
9 | Young Boys | 14 | -5 | 16 | |
10 | Yverdon Sport FC | 14 | -10 | 15 | |
11 | FC Winterthour | 14 | -21 | 11 | |
12 | Grasshopper Club Zurich | 14 | -11 | 9 |