Servette n'a pas manqué son «choc européen» ce dimanche à la Praille, mais il l'a perdu tout de même et le bilan comptable est impitoyable: avec une seule victoire en six matches de Super League, le début de saison est raté sur le plan domestique. Ce constat ne peut pas être dissocié des magnifiques émotions européennes vécues ces dernières semaines, mais, justement, si Servette veut espérer retrouver cette excitante scène continentale la saison prochaine, il faudra bien, à un moment, élever le niveau et se rapprocher des premières places, lesquelles sont une illusion lointaine en ce moment.
Sous un beau soleil et devant plus de 10'000 spectateurs enthousiastes, Servette a cependant regardé YB dans les yeux, se montrant même dominateur en deuxième période, mais est donc reparti sans rien et le regrettera probablement lors des deux prochaines semaines, consacrées aux équipes nationales. En résumé: Servette n'était pas loin d'YB ce dimanche, mais ce constat, bienveillant et objectif, n'apportera aucun réconfort à René Weiler et à ses joueurs.
Fidèle à son 4-4-2 avec deux attaquants costauds (Chris Bedia et Enzo Crivelli, même si le deuxième nommé a débuté sur le côté gauche, Dereck Kutesa occupant l'axe jusqu'au quart d'heure environ), René Weiler avait décidé de trancher le «cas Guillemenot» en... laissant l'attaquant genevois sur le banc au coup d'envoi. Peu à l'aise dans le couloir droit du 4-4-2 de son entraîneur, Jérémy Guillemenot n'a donc pas provoqué de changement de système, mais a fait les frais de son manque de repères dans cette organisation tactique. René Weiler lui a préféré Bendeguz Bolla en poste pour poste, le Hongrois évoluant un cran plus haut que Nicolas Vouilloz, titularisé au poste de latéral droit.
Lukasz Lakomy ouvre le score après 98 secondes d'une frappe sèche du gauche
C'est d'ailleurs lui, le malheureux Nicolas Vouilloz, qui allait bien mal dégager de la tête un centre tendu de Noah Persson après 98 secondes de jeu. Lukasz Lakomy se trouvait pile au bon endroit et la reprise du pied gauche soyeux du milieu de terrain tchèque ne laissait aucune place à Joël Mall, toujours titulaire en l'absence de Jérémy Frick. 1-0 pour YB après moins de deux minutes et un Servette sonné, mais pas résigné.
Les Genevois ont tenté de réagir, timidement d'abord, de manière plus incisive ensuite, se créant une belle occasion de la tête par Steve Rouiller sur un coup-franc d'Anthony Baron (26e) et une possibilité énorme à l'approche de la pause lorsque Chris Bedia a pu chiper un ballon à Loris Benito et s'en aller défier Anthony Racioppi, le gardien genevois sortant vigoureusement vainqueur de son face à face.
Servette, dans son style ultra-direct désormais caractéristique, était toujours dans le match malgré la nette domination bernoise au milieu de terrain où Timothé Cognat et David Douline ont multiplié les efforts, mais se sont souvent retrouvés en infériorité numérique dans l'entre-jeu.
Chris Bedia et Jérémy Guillemenot ont eu la balle du 1-1
Ce système en 4-4-2, s'il permet de mettre énormément de pression en jeu direct et en intensité, ne favorise pas la création, ce qui est parfaitement assumé par René Weiler, mais manque énormément de variété et d'effet de surprise. Cela ne veut pas dire que Servette n'est pas dangereux, il l'a d'ailleurs été à plusieurs reprises ce dimanche au cours d'une bien meilleure deuxième période, notamment par Chris Bedia, encore une fois contré par Anthony Racioppi à la 61e, et par Jérémy Guillemenot, entré en cours de jeu et coupable d'avoir vendangé une immense possibilité à la 73e.
Globalement, le SFC peut cependant encore bien mieux jouer, sans doute, et gagnerait, peut-être, à prendre un peu plus de temps, parfois, pour construire ses actions et varier la nature de ses attaques, tout simplement.
Le retour de Micha Stevanovic le permettra-t-il? Peut-être, tant le génie bosnien peut éclairer une situation grâce à sa vista et à sa maîtrise technique, mais le processus d'amélioration sera collectif, sans aucun doute. Au fond, c'est assez logique: Servette a radicalement changé de style cet été et a besoin d'encore un peu de temps, probablement, pour se sentir pleinement à l'aise dans cette nouvelle philosophie et se l'approprier complètement.
Une moyenne d'un point par match durant cette première phase
Il est ainsi juste de dire que sans un Anthony Racioppi très à son affaire ce dimanche, quatre jours après avoir été l'un des principaux artisans de l'accession d'YB à la phase de poules de la Champions League, Servette serait reparti de cet après-midi avec un point, au moins, face à des Bernois tout sauf souverains. Mais eux comptent onze points après cinq journées de championnat, contre six à Servette en six rencontres.
L'urgence ne s'est pas encore installée dans la maison grenat, mais il ne faut désormais plus tarder et les deux prochains rendez-vous, en Coupe de Suisse à Bulle, puis à Lucerne en championnat, devront montrer une vraie montée en puissance après la trêve internationale.
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
|---|---|---|---|---|---|
1 |  FC Zurich | 14 | 7 | 26 | |
2 |  FC Bâle | 14 | 20 | 25 | |
3 |  FC Lugano | 14 | 6 | 25 | |
4 |  Servette FC | 14 | 2 | 25 | |
5 |  FC Lucerne | 14 | 4 | 22 | |
6 |  FC St-Gall | 14 | 6 | 20 | |
7 |  FC Lausanne-Sport | 14 | 2 | 20 | |
8 |  FC Sion | 14 | 0 | 17 | |
9 |  Young Boys | 14 | -5 | 16 | |
10 |  Yverdon Sport FC | 14 | -10 | 15 | |
11 |  FC Winterthour | 14 | -21 | 11 | |
12 |  Grasshopper Club Zurich | 14 | -11 | 9 |