Nous vivons une semaine de couronnements dans les deux sports collectifs majeurs de notre pays. Hier soir, le titre historique de Genève-Servette en hockey sur glace a ponctué une saison dont tous les spécialistes ont salué le niveau exceptionnel. L'affiche même de cette finale inédite 100% romande (ou peut-être 74%, je ne sais plus) a souligné la vitalité d'une ligue ayant sacré quatre champions différents en cinq éditions.
Soyons honnêtes: notre football, ou plus exactement notre championnat, suscite des commentaires moins flatteurs. Quant au suspense de la lutte au sommet, après le rejet des play-off par les clubs, il continuera de dépendre d'une compétitivité qui, cette saison, n'a pas existé. Au point que beaucoup ont fini par banaliser, ou pire, relativiser le titre à venir de Young Boys.
La sérénité bernoise a payé
Il faut pourtant donner du relief à ce qu'a réalisé le club bernois. Rappeler qu'il n'avait terminé que troisième la saison dernière, que ses deux meilleurs buteurs (Siebatcheu et Kanga, 34 buts à eux deux) étaient partis durant l'été, que l'élimination en barrages de la Conference League contre Anderlecht aurait pu semer la zizanie dans un effectif large, car bâti pour jouer sur trois tableaux. Que Raphaël Wicky, enfin, était un entraîneur sous pression. Son premier mandat, à Bâle, n'avait-il pas coïncidé, il y a cinq ans, avec la fin d'une longue domination rhénane sur le championnat suisse?
Quelques mois plus tard, on ne peut que constater que c'est le calme affiché l'été dernier par le club et sa direction sportive qui a été décisif. Pas de prêts en cascade, de recours désespéré aux agents, mais l'engagement ou le retour de profils ciblés (Ugrinic, Imeri, Itten, Nsamé, Benito), la confiance maintenue en certains cadres (Von Ballmoos, Lustenberger, Zesiger, Fassnacht), et le souci constant d'offrir un environnement stable aux talents appelés à partir (Rieder aujourd'hui sans doute, Amenda demain).
La culture YB
À YB, il existe aujourd'hui la plus proche version suisse de ce qu'on trouve dans de grands clubs étrangers. Une culture à laquelle adhèrent plus de vingt mille abonnés. Elle est personnifiée par la présence aux postes adéquats de références du club et du football suisse (Spycher, Von Bergen, Chapuisat, Castella, etc.), et appuyée par l'existence d'un véritable projet, terme si souvent galvaudé.
Lorsque le club champion de Suisse peut aligner au coup d'envoi 11 joueurs nationaux ou nés dans le pays, c'est qu'il en a un, de projet. Celui qui a été proposé à Kastriot Imeri cette saison par exemple, comme avant lui à Mbabu, Sow, Zakaria, Lotomba, Mvogo ou Aebischer. Venir, grandir, partir. Notre football dans son ensemble peut lui en être reconnaissant. Et saluer un bien beau champion.
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
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1 | FC Lugano | 18 | 6 | 31 | |
2 | FC Bâle | 18 | 21 | 30 | |
3 | FC Lausanne-Sport | 18 | 9 | 30 | |
4 | FC Lucerne | 18 | 3 | 29 | |
5 | Servette FC | 18 | 2 | 29 | |
6 | FC Zurich | 18 | -1 | 27 | |
7 | FC Sion | 18 | 4 | 26 | |
8 | FC St-Gall | 18 | 6 | 25 | |
9 | Young Boys | 18 | -4 | 23 | |
10 | Yverdon Sport FC | 18 | -12 | 17 | |
11 | Grasshopper Club Zurich | 18 | -10 | 15 | |
12 | FC Winterthour | 18 | -24 | 13 |