Depuis ce jeudi, l'équipe nationale est de retour au cœur de l'actualité et il n'a pas seulement été question de football. La conférence de presse de Murat Yakin se tenait hier chez un sponsor bancaire qui n'a pas exactement eu besoin de la venue du sélectionneur dans ses locaux pour faire les gros titres.
L'action de l'équipe de Suisse, elle aussi, a connu quelques soubresauts en fin d'année dernière. Les aléas d'une Coupe du monde peuvent faire grimper très haut les espoirs de tout un peuple, avant qu'une seule «session» ne suffise à les faire dégringoler d'un coup. En conséquence, les fans se montrent un brin frileux à l'idée de réinvestir leurs émotions dans cette équipe. La vente de billets pour le match Suisse – Israël de mardi prochain à Genève peine encore à décoller.
De héros à réserviste
Arrêtons ici les jeux de mots hasardeux, et penchons-nous sur le signal envoyé par Murat Yakin. On peut avoir été héros de l'Euro 2021 et ne pas être assuré de participer à l'édition suivante. Haris Seferovic, double buteur contre la France à Bucarest, et Steven Zuber, quadruple passeur décisif durant le tournoi, doivent se contenter d'une place de réserviste ce printemps.
Les deux joueurs paient encore une année difficile et la volonté du sélectionneur de laisser une vraie chance à une nouvelle génération. Murat Yakin a raison d'entreprendre ce renouvellement. À l'été 2021, le Bâlois s'était retrouvé sous pression dès sa première campagne de qualification entamée face à l'Italie. Il peut aborder 2023 avec une certaine sérénité. Ce groupe de qualification est abordable et il y a deux tickets directs à décrocher pour l'Allemagne.
Une nouvelle génération sous pression
Le défi est toutefois de taille pour Okafor, Rieder, Zeqiri et Amdouni. Autour d'Embolo, il y a une animation offensive à assumer, avec en filigrane la question de l'état de forme de Shaqiri, un feuilleton qui a déjà commencé et promet de nous tenir en haleine jusqu'à l'Euro. Rien n'indique encore que les quatre premiers cités, et notamment ceux qui évoluent en Super League, soient déjà en mesure de le faire. Quant à enterrer définitivement Seferovic, les réseaux ont souvent essayé, mais l'attaquant est toujours revenu.
En Serbie face aux Biélorusses, à Genève face aux Israéliens, c'est dans l'aspiration de Sommer, Akanji et Xhaka que l'équipe de Suisse doit venir se placer. En plus d'être depuis longtemps des leaders de ce vestiaire, ils rayonnent dans trois des meilleures équipes au monde en ce moment.
Devant votre écran ou au stade à Genève, leur forme et leur confiance actuelle ne devraient pas vous échapper. Avec mon acolyte, Johan Djourou, nous n'en manquerons pas une miette. Je suis heureux qu'il m'accompagne jusqu'à l'été 2024 en Allemagne, où nous comptons bien retrouver Murat Yakin et ses hommes.