Pour la Nati et son entraîneur Murat Yakin, l'enjeu de la rencontre de mercredi, déplacée en Hongrie en raison de la guerre en Israël, est énorme. Après les dernières prestations médiocres, l'entraîneur de la Nati est sous pression. Si son équipe obtient son billet pour l'Euro avec une victoire, cela renforcera sa position dans les négociations prévues en décembre pour une éventuelle prolongation de son contrat. En cas de match nul ou de défaite, la Nati devra continuer à trembler.
Même si la Suisse a battu Israël 3-0 au printemps à Genève, Murat Yakin, en tant que joueur, n'a pas de bons souvenirs de l'adversaire de mercredi. Le 9 octobre 2004, il a disputé son dernier match international à l'extérieur contre Israël - à Tel Aviv à l'époque. «Je me souviens que j'ai ressenti une douleur infernale à la hanche pendant le match et que j'ai dû me faire remplacer», raconte le coach de la Nati avec le recul. «J'avais des douleurs comme je n'en avais jamais eues auparavant». Dans les vestiaires, le médecin lui a administré une piqûre analgésique.
Il était évident que Murat Yakin n'était pas en forme. Sur les deux buts israéliens de Yossi Benayoun, le défenseur central a fait mauvaise figure. Il a tout de même été à l'origine de l'un des deux buts suisses, avant de devoir quitter le terrain à la 65e minute. Murat Yakin a certes terminé la saison avec le FCB et a été une nouvelle fois champion, mais la fin de sa carrière était proche. «C'était une année où je courais d'un médecin à l'autre. Après, j'ai senti que c'était la fin».
C'est ainsi que sa carrière en équipe nationale s'est terminée après 49 matches. Il a certes porté le maillot de la Nati 50 fois («un chiffre magique»), mais un match contre Hong Kong n'a pas été considéré a posteriori comme un match international. La Coupe du monde 2006 en Allemagne s'est déroulée sans lui. «Comme j'avais déjà manqué la Coupe du monde aux Etats-Unis en 1994 et que nous avions été éliminés à l'Euro 2004, je voulais absolument participer à la Coupe du monde 2006. Cela m'a malheureusement été refusé».
Maintenant, Murat Yakin veut rattraper ce qu'il a manqué et participer en tant qu'entraîneur à une phase finale en Allemagne avec la Nati. En cas de victoire mercredi, la qualification sera sous toit. Ce sera le 28e match international de Yakin en tant qu'entraîneur de l'équipe nationale. Ce ne sera pas son dernier, même si la Suisse devait perdre. Et pourtant, son destin à long terme en tant que coach de la Nati pourrait être déterminé par ce duel contre Israël, lequel sera décisif à plus d'un titre. En espérant, pour lui, un meilleur dénouement qu'en 2004...