Eli Dasa, capitaine de la sélection israëlienne, n'a pas pu cacher son émotion mardi. Il n'a pas cherché à le faire, d'ailleurs. En montrant une toute simple (en apparence) chaussure de football, l'Israëlien a lâché quelques mots lourds de sens.
«L'histoire de cette chaussure, personne ne peut la comprendre si je ne l'explique pas. Elle appartient à un enfant qui a été pris en otage dans un kibboutz. Sa maison a été brûlée. C'est tout ce qu'il reste de sa maison. Nous l'attendons», a réussi à dire Eli Dasa, au bord des larmes.
«Cette chaussure est un symbole», a enchaîné son sélectionneur Alon Hazan, à la veille d'affronter l'équipe de Suisse, mercredi à Felcsut (20h45). Le football est une chose, la guerre en est une autre, bien plus importante.
Ainsi, à l'heure de procéder à l'entraînement de veille de match dans la Pancho-Arena de Felcsut, les joueurs de l'équipe nationale israëlienne se sont présentés avec une seule chaussure au pied. Une manière de montrer qu'ils pensent à ce garçon, ainsi qu'à tous les otages israëliens retenus dans la bande de Gaza.
«Se qualifier pour l'Euro, c'est une chose, mais le plus important c'est de libérer les otages et d'apporter de la joie à notre pays», a ainsi déclaré Alon Hazan à la question de savoir s'il estimait qu'Israël, actuel troisième de son groupe de qualification derrière la Roumanie et la Suisse, avait encore une chance de participer à l'Euro en Allemagne.
La défaite au Kosovo dimanche (1-0) est un mauvais résultat dans cette optique et Israël doit absolument l'emporter contre la Suisse mercredi pour espérer se qualifier directement. «Au Kosovo, nous avons perdu. Nous espérions apporter de la joie à notre peuple, mais ce n'est qu'un match. Nous espérons avoir un bon résultat mercredi», a sobrement commenté Eli Dasa.
A la Pancho-Arena mercredi, ce sont 1500 à 2000 supporters israëliens qui seront présents pour encourager leur équipe nationale, dont de nombreux orphelins invités par la Fédération. «Les émotions sont fortes dans tout le pays, nous ne pouvons pas les mettre de côté. Et nous ne voulons pas le faire. Nous représentons notre pays, pas seulement l'équipe nationale», a réagi Alon Hazan.
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Le fait que ce match se déroule en Hongrie, un pays où la religion juive a une longue tradition et est fortement représentée, n'est pas anodin.
«Nous sommes reconnaissants à la Hongrie de nous accueillir, a exprimé Alon Hazan. Le stade est petit, c'est vrai, et ce sera idéal pour nous sentir comme à la maison. La Hongrie a une forte histoire avec le judaïsme, mais même s'il n'y avait qu'un Juif dans le stade et que nous devions jouer un match de football, nous nous sentirions à la maison.»