Titulaire lors de chacun des six matches de Challenge League disputés cette saison, Dejan Sorgic n'a pas encore marqué une seule fois en championnat. Une situation un peu embêtante pour un avant-centre, lequel ne comptait qu'une réussite avant d'affronter Grasshopper ce vendredi en 16es de finale de la Coupe de Suisse: un but en 32es de finale sur le terrain de Carouge.
Didier Tholot, pourtant, n'a jamais hésité à maintenir sa confiance envers son attaquant, lequel lui a rendu la monnaie ce vendredi en inscrivant les deux premiers buts de la belle victoire face à Grasshopper (3-0). Une jolie manière de démontrer que la stabilité paie et que lorsqu'un joueur sent le soutien de son entraîneur et qu'un temps suffisant lui est laissé, alors il peut espérer augmenter son niveau personnel. Une évidence dans le monde du football, qui n'a cependant pas toujours été simple à appliquer au FC Sion dans un passé plus ou moins récent.
Didier Tholot sait qu'un attaquant a besoin de confiance
«Je suis très content pour Dejan, qui n'était pas récompensé de ses efforts jusqu'à présent. Ce but tombé juste avant la mi-temps représente les valeurs de ce groupe, qui est soudé. Dejan travaille beaucoup pour l'équipe, il se déplace, il fait des efforts. Je suis content qu'il ait mis ces deux buts, parce que je connais la valeur de ce mec et la valeur de ce groupe», a réagi Didier Tholot, lequel sait mieux que quiconque qu'un attaquant a besoin de confiance pour être performant.
Et, quelque part, ce n'est peut-être pas un hasard, ou une coïncidence tombée du ciel, que Dejan Sorgic ait inscrit ce doublé le jour où Mario Balotelli s'en est officiellement allé, lui qui représente l'antithèse du passage de l'attaquant italien en Valais. Autant «MB45» était fainéant et individualiste sur le terrain, autant «DS9» est altruiste et effectue les efforts pour ses coéquipiers, ce qui change évidemment énormément de choses. Le fait que Sion n'ait recruté aucun autre attaquant malgré son mutisme en championnat est également un beau signal.
Didier Tholot l'avait dit à la veille de la partie: Sion avait deux profils dans le viseur et aucune de ces deux pistes n'a pu se concrétiser. Du coup, Sion n'a pas voulu «prendre pour prendre», même si la possibilité de faire venir un joueur libre (Mario Gavranovic?) est toujours envisageable.
Dejan Sorgic: «J'ai déjà connu des périodes sans marquer durant ma carrière»
Voilà donc Dejan Sorgic libéré d'un poids, même s'il a donc prouvé cette saison être capable de marquer face à une formation de Promotion League et à une de Super League, mais pas encore face aux équipes de Challenge League... Tiens, d'ailleurs, comment le principal intéressé a-t-il vécu la soirée de vendredi? Devant les médias comme sur le terrain, l'attaquant joue la carte du collectif: «C'est surtout super qu'on ait pu gagner en équipe et le faire de manière méritée. La clé de notre succès, c'est qu'on se bat les uns pour les autres.»
Et lui peut-être encore un peu plus que les autres. Son manque de réussite face au but ne l'a-t-il pas fait douter? «Non. Je reste tranquille. J'ai déjà connu des périodes sans marquer durant ma carrière. Il faut simplement rester soi-même durant ces moments, la tête froide.» La recette est aussi simple que cela.
Sion a donc réussi un match plein face à Grasshopper vendredi, ce qui réjouissait bien évidemment Didier Tholot, lequel a eu la satisfaction de voir que ses joueurs ont appliqué son plan à la lettre. Quel était-il d'ailleurs, ce fameux plan annoncé avant le match? Un FC Sion défensif ou offensif? La réponse est... aucun des deux! Le onze valaisan s'est présenté parfaitement équilibré, mais avec une consigne claire: empêcher les milieux de terrain zurichois de faire office de rampes de lancement pour des attaquants très rapides.
«Sans jouer exagérément bas, on a réussi à couper ces transmissions en étant agressifs quand il le fallait. Le but était vraiment d'empêcher leurs joueurs de couloir de prendre de la vitesse», a révélé Didier Tholot, content de son coup. GC n'a en effet jamais trouvé la solution face à une valeureuse équipe de Sion, qui l'a emporté de manière tout à fait méritée.
Reto Ziegler, la Coupe de Suisse tatouée sur la cuisse gauche
De quoi donner des idées pour la suite, surtout avec un public aussi enthousiaste, qui se voit déjà aller à Berne soulever la 14e? Reto Ziegler, qui a le trophée tatoué sur la cuisse gauche, en rêve, mais ne veut pas trop en parler pour l'instant: «C'est sûr que la Coupe n'est belle que si tu la soulèves... Mais l'important, aujourd'hui, c'est qu'on a passé une très belle soirée, qu'on a donné du bonheur à nos supporters. Je tiens à les remercier une fois encore, ils ont été magnifique ce soir.»
Didier Tholot était d'accord: «On espérait les emmener avec nous, leur donner des raisons de nous pousser et je crois qu'on y est arrivés. Les gens ici aiment les garçons qui se battent sur le terrain. Je crois que ce soir, ils sont contents.» Les joueurs et le staff aussi.