Juste avant de remonter dans le bus, aux environs de 1h du matin, heure locale, Jérémy Frick s'est arrêté pour livrer son ressenti sur le match nul frustrant de son équipe à Tiraspol. Le capitaine du SFC, titulaire après avoir dû regarder la victoire à Bâle depuis le banc, s'est notamment fait l'auteur d'un bel arrêt sur un coup-franc vicieux de Ricardinho en fin de première période. Sinon? Une belle présence, son charisme habituel, mais pas énormément de travail. Servette a été la meilleure équipe sur le terrain durant 80 minutes, mais cela n'a pas suffi pour rentrer avec la victoire à Genève.
Jérémy Frick, quel sentiment domine après ce résultat?
Pour moi, c'est un point vraiment décevant. Nous avons réussi une bonne performance en première mi-temps, on est rentrés sereins au vestiaire, mais tout de même frustrés de ne pas avoir marqué ce deuxième but. Et derrière, on subit un peu le sort du football.
C'est à dire?
Quand on ne marque pas, on sait ce qui se peut passer... On est un petit peu tendu et on encaisse l'égalisation. C'est vraiment ce qui est arrivé: le football te punit quand tu ne saisis pas tes opportunités.
Et vous auriez pu même tout perdre en fin de match, car le Sheriff a deux immenses occasions et une troisième situation chaude...
Oui, on aurait pu tout perdre, c'est juste, mais ce qui m'énerve, c'est qu'on les laisse croire que c'est possible. On a été bien supérieurs à eux et à la fin, on peut tout perdre, vous avez raison. Heureusement on n'a pas été punis jusqu'au bout. C'est dommage, on avait l'occasion de marquer des buts, de se faire plaisir.
Comment analyser cette fin de match ratée et cette égalisation, mis à part le manque de réalisme offensif?
En fait, quelque part, on est tombé dans leur piège. Je pense que c'était voulu de leur part de nous laisser le ballon, de nous attendre et de nous faire mal en contre-attaque. Et au final, ils ne marquent même pas en contre, mais sur une action trop facile: contrôle-passe, contrôle-frappe. C'est vraiment frustrant.
La bonne nouvelle, c'est que vous avez vu le niveau de ce Sheriff Tiraspol, vous pouvez l'évaluer. Et vous pouvez vous persuader que vous pouvez les battre dans deux semaines à Genève...
Non seulement on peut les battre, mais je pense surtout qu'on doit battre cette équipe. On devait déjà la battre aujourd'hui, on ne l'a pas fait. Est-ce qu'ils étaient à 100% de leurs capacités? Je ne sais pas. Je sais que ce n'est pas la même équipe, mais j'ai quand même le souvenir de leur victoire contre Madrid... Et ils n'ont perdu que 2-1 contre la Roma il y a quelques semaines. Ils ont changé de coach il n'y a pas longtemps, il y a sans doute une raison. Mais oui, à Genève, ce sera une petite finale. Si on veut espérer quelque chose dans ce groupe, il faudra gagner. On espère marquer les esprits avec non seulement une victoire, mais aussi une belle victoire.
Votre arrêt sur le coup-franc est décisif et très spectaculaire vu des tribunes. De votre point de vue, la frappe était-elle aussi compliquée à sortir que ce que l'on a estimé depuis le bord du terrain?
Disons que c'est un arrêt qu'il faut faire. Si je ne le fais pas, on dit qu'elle est sortable... Mais je comprends ce que vous voulez dire, c'était sans doute plus impressionnant que compliqué, c'était une frappe à mi-hauteur, que je vois partir. J'ai eu le mérite de ne pas rester planté, j'ai bien senti le coup. Mais le plus compliqué, ce soir, ce n'était pas ça, c'était la gestion de la profondeur, avec un gardien adverse qui dégageait à plus de 70 mètres. En fin de match, il y a a eu une ou deux situations chaudes par rapport à ça.