Il fallait être patient pour parler avec Adrien Trebel après sa première en Suisse, samedi soir au Stade de Genève. «Il est au banc froid», s’excusait le staff vaudois. C'est vrai que le Français de 30 ans devait avoir les jambes lourdes. Cela faisait 258 jours qu’il n’avait plus joué en première équipe. Arrivé dimanche dernier à Lausanne, le milieu de terrain – banni par Anderlecht – a tout de suite été lancé dans le bain (chaud celui-ci) du derby lémanique (défaite 1-0).
Sa titularisation a précipité le déclassement sur le banc du capitaine vaudois, Stjepan Kukuruzovic. Même s’il a parfois été trop conservateur à la construction, le renfort lausannois n’a pas raté cette première sous les couleurs du LS.
Une fois douché, Adrien Trebel a encore longuement échangé avec le défenseur genevois Vincent Sasso, buteur providentiel. Les deux hommes se sont côtoyés au FC Nantes au début de leur carrière, d’abord au centre de formation puis en première équipe (entre 2006 et 2012).
Adrien Trebel, on imagine que vous attendiez impatiemment ce retour aux affaires?
Oui, j’attendais ce jour depuis si longtemps! Cela fait plaisir de retrouver les terrains. J’ai travaillé dur physiquement pour être prêt quand on me donnerait ma chance.
Vous avez dû patienter presque neuf mois. Comment avez-vous gardé la forme?
J’ai eu la chance de jouer avec l’équipe M21 d’Anderlecht en début de saison. Cela m’a permis de garder le rythme. J’ai aussi fait beaucoup de séances supplémentaires avec mon préparateur physique personnel, et celui du club.
Vous venez d’arriver à Lausanne. Vous êtes encore en train de vous chercher un appartement?
Je suis arrivé dimanche dernier déjà, pour le match contre Saint-Gall. Le club a été très réactif et m’a déjà trouvé un appartement. Ils m’ont mis dans les meilleures conditions pour que je m’adapte bien à Lausanne. Je les en remercie. Je veux faire en sorte de leur rendre cela sur le terrain. Lausanne est une très belle ville. Peu de clubs ont des installations aussi belles. Je suis ravi d’être ici.
Alain Casanova a fait un choix fort en lançant Adrien Trebel aux dépens du capitaine Stjepan Kukuruzovic. L’entraîneur français s’est montré satisfait de la première de son compatriote:
«Adrien Trebel a fait de très belles choses, en complémentarité avec Thomas Trazié. Ce milieu, avec deux joueurs devant la défense, a été très satisfaisant. J’ai pensé qu’il aurait une baisse de régime autour de la 70e minute. Cela ne s’est pas vu. C’est un joueur qui a un très bon pied gauche. Il est capable de calmer le jeu, alors que les jeunes joueurs de cette équipe sont encore trop fougueux dans leurs intentions.»
Alain Casanova a fait un choix fort en lançant Adrien Trebel aux dépens du capitaine Stjepan Kukuruzovic. L’entraîneur français s’est montré satisfait de la première de son compatriote:
«Adrien Trebel a fait de très belles choses, en complémentarité avec Thomas Trazié. Ce milieu, avec deux joueurs devant la défense, a été très satisfaisant. J’ai pensé qu’il aurait une baisse de régime autour de la 70e minute. Cela ne s’est pas vu. C’est un joueur qui a un très bon pied gauche. Il est capable de calmer le jeu, alors que les jeunes joueurs de cette équipe sont encore trop fougueux dans leurs intentions.»
Vous étiez indésirable à Anderlecht depuis l’été dernier. Cela ne doit pas être facile à vivre comme situation, surtout quand on a porté le brassard de capitaine.
Oui, mais c’est la vie d’un footballeur. Entre Anderlecht et moi, la page est tournée. Je n’y pense plus et je me concentre à 100% sur Lausanne.
Pour l’instant, vous n’êtes prêté que jusqu’à la fin de la saison à Lausanne...
Oui, je suis encore sous contrat avec Anderlecht donc je devrai y retourner à un moment donné. Mais si je peux rester à Lausanne, ce sera avec le plus grand des plaisirs.
En voulez-vous à certaines personnes à Anderlecht?
Non, je n’en veux à personne. Chacun fait sa vie. Je me suis toujours bien comporté et j’ai respecté tout le monde. Même si on m’a dit des choses qui n’ont pas été tenues. Je ne pense plus à Anderlecht. Je n’ai plus que Lausanne en tête.
La Super League n’est pas le championnat le plus sexy d’Europe. Pourquoi avoir accepté de venir au LS?
Parce que le projet du directeur sportif m’a convaincu. Je voulais relever un nouveau défi. J’ai eu d’autres possibilités en Belgique. Anderlecht les a refusées catégoriquement et m’a dit que je devais partir à l’étranger. Quand Lausanne a appelé, j’ai tout de suite répondu favorablement.
Malgré cette longue période d’attente, vous avez joué directement tout le match à Genève. Comment vous êtes-vous senti physiquement?
Bien, c’est pour cela que j’ai mis mes baskets et couru pendant six mois avec un préparateur physique. Ce n’était pas toujours un plaisir mais cela a toujours été dans ma mentalité de m’accrocher. À la 70e minute de jeu, le coach m’a demandé si ça allait et je lui ai dit que je pouvais continuer.
Même si vous avez fait une bonne première impression, vous auriez pu apporter plus dans le jeu vers l’avant, non?
Bien sûr, jouer vers l’avant, c’est une de mes qualités. J’aime orienter le jeu en une ou deux touches. Servette a mis un pressing haut et nous avions de la peine à nous trouver offensivement. Je viens d’arriver, il n’y a même pas une semaine. Je n’ai pas encore trouvé tous mes repères avec mes coéquipiers mais ils m’ont très bien accueilli. Cela va bien se passer ces prochaines semaines.